Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome2.djvu/207

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DU ROI DE NAVABBÉ. 197 ventre..l’ay eleu mes bons ; et mon faulcheur en est. Grand damné, d'avril, temps double de celui que donne` le lendemain il resolut de faire un voyage ' Chapuis, où il n’est question que d'un sé- en Bearn, tant pour donner ordre à quel- jour de trois semaines.Du reste, ce séjour ques aflaires, que de temps en temps il est bien suivi du départ pour le Poitou, où avoit remises à sa venue dans ce pays—là, le roi de Navarrearrive aumilieu demai.Ce que pour visiter madame Catherine, sa rapprochement des pièces originales et des sœur, où il ne sejourna que huictt jours. historiens contemporains llxe ainsi avec « A son retour à Nerac, _il eut plusieurs précision une action aventureusejusqdà la advis que les armées de monsieur du témérité, mais dont un auteur du temps Mayne et de monsieur le mareschal de 'nous fait comprendre le caractère véritable. Matignon s'estans joinctes, ils avoient fait « Le Roy de Navarre, dit Cayet, estoit sur le border toute la riviere de Garonne à leurs trentetroisiesme an de son aage ; ses enne— gens de guerre et mis des gardes aux prin- mis disoient de luy : qu'il n'avoit jamais cipaux passages d’icelle, pour essayer de _ rien fait de luy-mesmes, qu’il estoit impos ; l’attraper en repassant, le bruit ayant desja ' sible que tant de grands capitaines, qui couru qu’il vouloit aller à Bergerac pour l’alloient assaillir, ne le ruinassent du tout. s’acheminer de là vers le Poictou et la Bo- Monsieur de Mayenne manda de Guyenne chelle, afin de s’approcher de la mer et de au Roy qu’il ne luy pouvoit eschaper. Au la riviere de Loire, et user de l’un et de _ contraire de toutes ses propositions, Dieu l'autre, selon que ses allaires et le progrez ` _ mesnagea de telle sorte ce prince, que de son armée estrangere le pourroient re- tout ce qui se fit cette année contre luy, querir. Auquel lieu de Nerac ayant se- ` ce fut qu’en ne faisant que se deilendre, journé deux jours seulement, il en partit quatre grandes armées, conduictes parplu- au matin, à l’aube du jour (ayant aupara- sieurs grands chefs de guerre, se ruinerent vant publié qu’il vouloit aller à Leytoure), toutes sans-faire choses dignes de grande n’ayant pour toutesgens de guerre qu'en- V memoire. » (Chronologie novenaire, fol. alt viron cent hommes armez et autant d'har- recto, édition de 1608.) quebusiers à cheval de ses deux gardes, et C’est aux Oliconomies royales que nous. prit le chemin de Barbaste, comme s’il eust emprunterons lerécit du coup cl’éclat par voulu aller à Castels Jaloux, puis tournant _ lequel le roi de Navarre brava de la ma- a vers Damasan, il y sejourna environ une nière la plus sensible le duc de Mayenne. heure pour donner de l’avoyne aux che- Les secrétaires de Sully, après avoir rap- vaux et boire chacun un coup ; et, voulant _ porté un discours adressé au roi de Navarre partir de là, il choisit vingt d’en_tre vous. par leur maître, ajoutent : « Sur ce dis- autres, messieursrdes mieux montez et cours le Roy vous dit : « Je suis bien aise de BFIIIGZ, qu’il tenoit des plus resolus aux = vous avoir entendu ; il y a du temps pour, perils, et autant de soldats de ses gardes. = se resoudre à tout cela, et monsieur du sans bagage, et fort peu de valets ; et bail- tt Mayne n’est pas si mauvais garcon ni si lant la conduite du surplus à monsieur de « dispost, qu’il nfempesclie de me pourme— Lons, son premier escuyer, et au sieur de .. ner par la Guyenne. ¤ Tellement que dés la Roque, il prit son chemin tout ainsi