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LETTRES MISSIVES


avec une bonne troupe de Noblesse des pays de Beausse et Norman- die. Dieu rn'y a donne quelques petits succez qui nous seront arrhes i de plus grands à Yadvenir. Je pars maintenant, Madame, pour aller rencontrer. mon armée estrangerej et espere que de nos labeurs il reussira du bien, non à nous seulement, mais à toute la Chrestienté. Cependant j’y vois deux diilicultes : lune est de la joindre, veu les . Forces qui"semblent s’y opposer ; mais Dieu nous fera la grace, s’il ` luy plaist, et dedanspeu de jours, de nous fendre la voye. L’aultre est de la contenter de quelque somme en la joignant ; chose à quoy je n'obmets rien de 1nes moyens, mais mal—aisement y puis -je at- taindre, si je n’y suis secouru, à bon escient, des vostres. A vous ap- , partiént, Madame, d’achever ceste. œuvre, et non à aultre ; à nous aussi seroit-il mal à propos d’en estre tenus [à dautres] qu’à Vostre Majesté, à la quelle comme nous sommes tous dediés, aussi desi- rons—nous tout devoir. Vostre prudence, Madame, juge assez de l’im— portance du succez' de ceste armée, qui tient tous les princes qui nous peuvent nuire suspendus en leurs desseings et balancez. Mais comme _ estantretenuë en bonne volonté, elle peut faire grands effets, venant aussi à la perdre', ou à se dissiper, vous voyés assés les inconveniens. qui en dependent. Voicy `latroisiesme année que je travaille, atten- dant ce secours, et ne me lasse poinct. J’ay vaincu de grandes difli- cultes, et plus qu’il n’est à croire ; je 1n’asseure que vous 111'ayderés- . à vaincre celle—cy ; et ne permettrés que si proche du port nous fassions naufrage, qui nous reduise à prendre conseil de la necessite, et non de la raison.`Le surplus, Madame, vous sera dict par le s' de Buzanval, que je vous prie de croire,.et de certaines particularitez auxquelles Vostre Majesté doict prendre garde, qu'il luy fera voir par les originaulx. Je prie Dieu, Madame, etc. Q De la Rochelle......... ' HENRY. A i Yengagèrent àquitter la cour pour se réu vice important qu’il lui rendit. Trois se- nir au parti du roi de Navarre, son cousin. maines après il combattit à ses cotés à la Cette lettre fait mention 'du premier ser- bataille de Coutras. Il se distingue dans