Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome2.djvu/356

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mandoit estre à deux cens pas de la porte ; qu’il vouloit parler à luy. L’aultre sortit. Soudain Yembusquadequi estoit la le print, et fut mené à SP Jean. Il n’avoit encores esté ouy ; maisbien disoit-il à ceulx qui le menoient : « Ah I que madame est mechante I Que l’on prenne son tailleur, je diray tout sans gene. » Ce qui fut faict. Voilà ce que l’on CH sçait JUSqUCS il CCSÉB l]€UI’C. SOUV€IlCS VOUS de CC (IUC JG VOUS ay dict Ul.I`€S fois. Je UB THB l]I’OITlP€ gUCI`( }S Cl’] HICS jUgCH]BIlS. C’est une d3Dg€I`€USB beste qU’UI’l€ ]Tl&UV3lSO f€IT).HlC. Tous ces empoisonneurs sont papistes, Voilà les instructions de la dame. J’ay des-


de grossesse, le procès ne commencerait que quarante jours après ses couches. Sur la requête qu’elle fit présenter au parlement de Paris, deux arrêts consécutifs interdirent aux commissaires la connaissance de cette affaire, et leur enjoignirent de se présenter devant la cour. Ces arrêts du Parlement furent sans effet. Les commissaires en rendirent un de leur côté, qui déboutait la princesse de ses prétentions, et ordonnait de procéder au jugement. Cependant l’affaire traîna en longueur, et la princesse de Condé resta en prison jusqu’en 1595. A cette époque, sur une requête présentée au Roi par tous ses cousins, en tête desquels était le connetable de Montmorency, un arrêt du conseil du Roi, rendu à Dijon le 1°’ juillet, la mit en état de liberté provisoire, à la charge de se présenter, dans les quatre mois, devant le parlement de Paris, auquel la cause fut renvoyée. Par un arrêt de cette première compagnie souveraine, rendu sur le rapport d’Edouard Molé, et nonobstant les protestations du prince de Conti, du cardinal de Vendôme et du comte de Soissons, beaux—frères de cette princesse, elle fut déclarée innocente, et toutes les pièces de la procédure furent jetées au feu par le greffier criminel, en présence du premier président Achille de Harlay. Néanmoins le peuple resta si longtemps convaincu de la culpabilité de la princesse, et même de l’adultère qui aurait donné le page Belcastel pour aîeul au grand Condé, que les auteurs de l’Art de vérifier les dates se sont attachés à réfuter directement ce bruit injurieux, comme répandu encore de leur temps. Au moment de la catastrophe, l’Estoile se rendit, avec assez de rudesse, lorgane de l’opinion des Parisiens sur cette affaire, en consignant dans son journal ces mots, retranchés des nouvelles éditions : « Le cinquiesme de ce mois mourut, à S‘ Jean-d’Angely, Henry de Bourbon, prince de Condé, le second jour de sa maladie, ayant être empoisonné, comme on disoit, par un page, à la suscitation de sa femme, de la maison de la Trimouille, laquelle fut constituée prisonnière, se trouvant grosse du fait dudit page, sans que le mary y eust aucunement part. » (Journal de Henri III.) La princesse de Condé, après son acquittement, fit abjuration de la religion protestante. Elle mourut a Paris, le 28 août 1629, dans sa soixante quatrième année.