Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome2.djvu/56

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(Lô I i LETTRES MISSIVES ‘ voyant les commencemens de ces remuemens, je depeschay vers Vostre Majesté pour_la supplier de m’honorer de ses commande- ‘ mens en ce qu’elle jugeroit que je serois bon pour son service ; pour _ lequel j’employeray tousjoursma vie et tous mes moyens, n’ayant rien à cueurque de servir fidellement Vostre Majesté et me con-i former à ses volontez et commandemens ; Lesquelz attendant, je me suis tousjours depuis contenu, encores que je visse, en mon gouvernement, faire levée de gens de guerre auprés de moy, sans commission, et que je me trouvasse désarmé entre les armes de ceux qui se demonstrent ennemis ouvertz de Vostre Majesté. Je n’ay laissé neantmoings, suivant vostre volonté, de recognoistre ceux qui me sont affectionnez, pour les preparer et disposer à s’employer pour le, ` service de Vostre dicte Majesté, lorsqu’il leur seroit commandé, les- quelz j’ay trouvé, graces à Dieu, en si `bon nombre que, nonobstant les pratiques faictes par les solliciteurs des Ligues parmy toutes les provinces de ee Royaulme, j’ose bien dire à Vostre Majesté que lors- qtfil luyiplaira me commander de m’opposer à leurs entreprises, je j me sens assez fort pour les rompre. Ils s’adressent à moy particuliere- ment et à la Religion par leurs manifestes ; mais on cognoist assez que je leur sersde pretexte et que leurs principales fins tendent droictément contre vostre personne et Estat, et que le zelle de la religion ne les a poulsez a entreprendre, puisqu'ilz ont esté aprés à _ practiquer les principaulx de la noblesse et des villes habitées par ceulx de la religion refformée, ipour suivreileur party, lesasseurant de leur bonne volonté et qu’ilz scauront mieux maintenir les edictz de pacification que Vostre Maj esté ; mais nagueres les dicts de la’Reli— , gion, sur la publication des manifestes des dictz conspirateurs et de leurs menaces contreilesi ditz de la Religion, ilz en sont entrez en tel doubte et desfiance, i qu’i] m’a semblé que je ne leur debvrois empes- cher la garde, fortification et seureté des villes qu’ilz habitent, at- _ tendu qu’ilz sont 'toutz zellez etdediezi â vostreservice ét ennemys des Ligues, ne. recongnoissans aultre que il/`ostre Majestéiet-l’obeis— sance qui luy est deue, ainsy que freschement ilz ont faict paroistre