DU BCI DE NAVARRE. 55 mesme profession, ensemble, pour s’opposer d’un commun accord V i à ceste conjuration universelle, qui est faicte contre tous. A ceste fin j’envoye le sieur de Segur vers la Hoyne vostre souveraine, pour la singuliere conliance que _i’ay de luy, duquel vous entendrés particu- lierement tout l’estat de mes afiaires. Mais sur tout, mon Cousin, je vous prie de tenirla main que'Sa Majesté prenne une bonne resolu- _ tion et sans perdre temps, parce que ce qui se peut aiseement sous- tenir avec. mediocre secours ne se peut relever que dillicilement et avec un beaucoup plus grand ; et que telleiest aujourdhui ma con-, U dition, qu’un ayde donné a propos me donneroit moyen d'estourdir et rendre vains les premiers eflorts de ceste Ligue, dont il leur se- roit mal-aisé de pretendre plus oultre cy—aprés. En default de ce, au contraire, nous nous mettons en danger de leur laisser prendre pied et gaigner reputation par quelques bons succez ; et vous scavés, mon Cousin, combien en toute guerre peut la reputation, et quel prejugé _ font les premiers exploicts, s’ils viennent a prosperer, pour ceulx qui ont à venir aprés ;.l e lairray au sieur de Segur à vous discourir le sur- plus-, dont je vous prie le croire comme moy-mesme ; seulement je vous prie qu’à ce coup, par vostre moyen, je sente de bons ellects. Et sur, ce, je prieray le Createur vous tenir en sa trez saincte protection. De _ Bragerac, le v1i_]° de may 1585. p i [ HENRY. ] — [l585.— VEBS LE 8 MM.] Imprimé.-- Suite des Mémoires de messirc Philippe ; de Mornay, Supplément, p. Sm Édit. d’Elzévir, A _ 1651, i¤ a°. `. _ [A LA ROYNE DANGLETEBBE.] ` 1 Madame., L ~ J e vous renvoye le s' de Segur. Vous l’avez faict interprete de vostre bonne volonté ; je veulx qu’il le vous soit de ma devotioniet serviize. ‘ Mornay nous apprend que cette lettre i bablement, dans des circonstances aussi était de la main du roi de Navarre. Pro- graves,‘ ce prince, après avoir fait rédiger
