Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome2.djvu/71

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' DU ROI DE NAVARRE. 61 aflaires, comme il eust esté à desirer. Ces grands remuëmens qui ont paru en divers endroicts en ont esté cause, au commencement des- quels les meilleurs ingenieurs demeurent en suspens ; et les plus sages, ne scachans quelle forme ils ont à prendre, estiment ne `pouvoir rien faire plus à propos que de ne rien _l’ai1 e. Mais je ne fais poinct de doubte que, comme le Roy mon dict— seigneur aura connu " où ils tendent et d’où ils precedent, il reconnoistra, selon sa prudence, son interest au nostre, et scaura bien choisir les moyens de nous con- server, lesquels vous scavés humainement estre en sa main. Le sieur Caluart vous dira qu’à ceste fin jeluyiay faict une despesche bien expresse par le baron de Salignac, auquel aussy _i’ay'commandé de_ ` vous tenir advertis du progrez de sa negotiatiom Et vous diray, I Mess", que ce m'a esté un regret de n’avoir receu vos lettres (par lesquelles vous me requeriés d’interceder vers le Roy mon seigneur pour vos allairesj, qu’aprés qu’ils ont eu une response linale sur icelles, parce que le moyen m’a esté osté de vous faire paroistre en cest endroict ma bonne volonté, et peut-estreaussi de vous en faire i toucher les elliects, par le moyen de diverses ouvertures que _j'eusse peu faire a Sa Majesté pour vostre secours, desquelles je ne fais point de doubte que l’une ou l"aultre luy eust esté agreable. Pour mon regard, ce m’est un singulier contentement de cognoistre par vos lettresla correspondance que vous desirés que nous ayons en- semble, qui nous est et nous sera doresnavant plus necessaire que jamais. Et quant au conseil et à llaide que vos depputez ont requis de moy par le s'.Caluart, le conseil, Mess", que je vous puis donner, c’est que vous vous resolviés et remettiés en Dieu, quiia en sa main _ llissuë de vos affaires, et duquel vous aves par cy—devant tant de fois ~ esprouvé le secours et Tassistance ; que pareillement vous demeuriés de plus en plus unis et liez ensemble, contre les praticques et me- nées de vos ennemis, qui ne tascheront qu’à vous diviser les uns des `aultres, ` pour avoir `me1'u€urQmacLé ; comme desja pavés veu, cllun chascun à part ; et ag pendant, que vous patientiés constamment en la dellense de la vraye religion et de vostre patrie,'que Dieu semble