Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome2.djvu/74

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LETTRES MISSIVES


ront à leurs despens, et retomberont enhn dessus leurs testés ; que les choses en sont des jà si avant, qu’ils les font tenir comme faictes ' et conclues. Ce qui leur est d’aultant plus aisé de croire, qu’ils ne voient aulcune opposition aux desseins des dicts perturbateurs, et que d’ailleurs ils scavent que, de tout ce qui s’est traicté ou pourparlé jus— ques icy avec les dicts de la Ligue, je n’en ay aulcune communication ny cognoissance de la part de Vostre Majesté, ny de ses ministres de deçà, desquels je pense, pour ce regard, avoir à me plaindre ; moy, toutesfois, Monseigneur, à l’ombre duquel vos ennemis cerchent la ruine de vostre Estat, et qui, plus qu’aulcun aultre, doibs ressentir la mienne en la vostre. Et ne vous celeray, Monseigneur, que des—jà le bruit est partout qu’on leur consent la revocation devostre edict de paciucation ; ce que j’ay bien de la peine à les empescher de croire, leur remonstrant qu’il n’y a pas d’apparence que Vostre Majesté vou- _ lust contenter des estrangers aux despens des princes qui ont cest hon- neur de le toucher de si prés,‘ny rachepter la paix avec ceux qui ` troublent vostre Estat, au dommage de ceulx _qui ne desirent que, trainer leur vie sous l’obeissance de vos edicts. (Test pourquoy, Mon- seigneur, pour retenir et contenir plus aiseement vos dicts subjects de la Religion, j’ay pensé de les occuper en leur permettant de reparer et fortilier leurs villes : ce qui se faict en la plupart des lieux, non seulement sans contraincte, mais mesme de gré à gré, et avec l’alle- gresse du peuple -et des circonvoisins, qui pensent travailler pour la conservation de leurs propres vies ; et avec tel ordre, au reste, et si ' peu de foule d’un chascun, que je m’asse11re_que vostre Majesté, en estant bien informée, en auroit contentement.., A_ ce propos, j’ay à me plaindre à Vostre Majesté _d’a11lcuns aux- quels vous avés_donné charge de vous mener des forces par delà poiu vostreservice, qui s’excusent, ou de ne vous aller trouver, ou de ne vous mener telles troupes qu’ils auroient promisysous ombreëdes re- 0 muëmens qu’ils disent craindre, de ceux de la’Religion. Jeneisçay, Monseigneur, siice seroient peut-estre personnes mal afïectionnées à vostre service, telles que vous en avés recogneu assés d’aultres, en ces '