requeste qu’il m’a presentée de vostre part ; et ifadjousteray autre
chose à la dictereponse et à ce que je vous ay cy—devant escript sur
pareil sujet?, sinon que le faict, desoy, est sy execrable qu’il doibt
estre en horreurà tout prince et homme d’honneur. Mais pour vostre
— contentement et pour satisfaire à moy-mesme, qui me sens infini—
ment offense en la perte que j’ay faicte, je n’y espargneray mes forces,
mes moyens, mon auctorité, ny ma propre vie, `s’il en est besoin.
Alll,€I1(l3ï1ll (1119 les ellectz VOUS CI] I`€Ild€IllC 3.SSCl1I`é ll€Sl'I10lI1gI13.g€,
dabord à Chenonceaux, puis à Moulins, estoit sacré d'unction de particuliere grace `
l’une des villes de son douaire, ou elle querecoivent l_es Roys de ce Royaume de
mourut le ag janvier 1601. Elle avait été sa Majesté divine. Cet acte, plus que bar-
citée comme la plus belle princesse de son bare, me fait croire, Monsieur mon frere,
temps. tout aide et support de vous, en la justice
` ’ Cette première lettre était une ré- que vous cn demande ceste desolée vefve,
ponse à celle que la reine Louise lui avait qu’il a laissée de ceste enorme et execrable
adressée le 6 septembre précèdent,'et dont meschanceté, ne desirant plus de vie que
parlent tous les historiens contemporains. pour veoir la punition faite de ceux qui ‘
La voici, telle qu'elle nous est parvenue me la rendent sy miserable, vous rendant
dans les Ms_s. de Béthune, vol. g12g, fol.1. grace bien humblement aussy du seing et
« AU ROY Mgpqggggp, MON pp,Èp, g_ i dl.llg§IlCG (111,3VéS I’Cl'1(lt1 il H16litI`8 li-) COPPS
« Monsieur mon frère, la violente dou- du Roy. mon seigneur et, le vostre. que
l€uI‘ et passion dont mon ame a esté tra- jiüy tôïlt l10HOI‘é, reveré et aymé, en lieu
vaillée sans cesse, depuis ceste tant mise- de seureté. Et aveuglée par fabondance
i rable et desplorable nouvelle de la mort de mes larmes, suis contraincte de finir
cruelle du feu Roy, mon seigneur, que Dieu ceste lamentable plainte, me remettant au
absolve, m'a tellement mise hors de moy- s' de Migennes, que je vous envoye, le-
mesme, que je 11`ay eu la puissance plus `quel vous dira le pitoyable estat auquel il
tost vous rendre le remerciement bien m’a laissé. Dieu, par sa bonté, me donne
` humble que je dois de la Seuvenaace qu’il la patience qu’il 'cognoit m'estre neces—
vous apleu avoir de moy en mon extresme S¤l1`€ 9t à V0¤S
_ alllîction, de m’avoir envoyé le s' de Lar « Monsieur mon frere, trés heureuse et
chant, aussy des offres qu’il vous plaist longue vie. De Chenonceau, le sixiesme
me faire en ma juste douleur de m’y` septembre mil cinq cent quatre—vingtz— _
_ vouloir assister. J'en demande la justice à neuf., _
_ Dieu par saiclemenc et miséricorde, la- `v’m° bm humble Sœ°r’ _
quelle j'implore, et ne permettra un tel L °L‘0UISE°°
assassinat sans punition exemplaire, faict, Voyez ci—dessus la note 2 de la lettre du .
à la personne du Roy, mon seigneur, qui 7 novembre. — H°.—
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LETTRES MISSIVES