Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome3.djvu/111

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
84
LETTRES MISSIVES


sieur Jamet, auquel j’ay commandé que le passeport fust expedjé, à la charge qu’en chemin, en allant et venant, il ne se meslera d'aul- cune affaire de la Ligue. Par une aultre des vostres jlay recogneu que vous estiés picque d’un advis que vous dites vous avoir esté _ donné, comme vous en auriés grand raison si le subject en estoit veritable ; mais je vous puis asseurer que pour ce'que l’on y dict estre de mon dessein et intention, qu’il ne llest pas, et ne crois poinct qu’il le soit aussy pour le reste ; pour le moins je vous puis dire qu'il nlen est rien venu à ma cognoissance ; et comme mon na- T turel n’est poinct d’avoir les oreilles ouvertes et faciles aux calom- nies de mes amys et bons serviteurs 1, que je n’ay poinct eu de peine de les fermer pour vostre regard, de qui je ne souffriray aussy que fon me parle que ainsy que Yon doibt de personnes que je fais profession publique d’aimer et estimer. Les cliaritez ne furent jamais L à la verité en plus grand usage ; mais il n’y eut aussy jamais meilleur _ moyen de s’en justifier, cliascun ayant quasy à sa porte de quoy de bien servir et convaincre ceulx qui en veulent mal parler. V ous avés faict de sy longue main provision, et la faictes tant encores tous les jours de ceste justification, que la mesdisance et fenvie n’y peuvent mordre 2. Pour le moins, pouvésvous estre asseuré que cela ne ine fera jamais changer ni diminuer la bonne opinion que j’ay, avec beau- e coup de bonnes preuves cogneues de long temps, de vostre fidélité et particuliere affection à mon service, et en pouvés avoir fesprit en repos de ce costé. . ‘ Je reserve à quand je seray à Tours à satisfaire ce qui est de J ‘ C'est—à-dire : aux accusations contre fait un grand tort à Henri IV, et avait mes amis et bons serviteurs. Cet emploi donnéun trèsdangereux exemple, lorsque, du mot calomnie se rapproche du sens de mettant en avant des scrupules de religion, ce mot calumpnia, d’un usage si fréquent il avait pris congé de ce prince quelques dans le latin du moyen âge. jours après la mort de Henri III, et s°était ’ La puissance crcessiveàlaquelle était retiré dans son gouvernement de Sain- parvenu le .duc d'Epernon obligeait aux longe, avec toutes les troupes qu'il com plus grands ménagements envers cet or- mandait. gueilleux favori de Henri III. Mais il avait