pauvre marinier, l’un de nos subjects, lequel estant allé avecq ung
petit vaisseau e_n vos regions, pour le faict de la marchandise, ct
tascher par là tirer quelque commodité pour l’entretien de sa famille, I
iceluy auroit e té rencontré par aulcuns de vos vaisseaux qui estoient
en mer, qui fauroient prins et aultres pauvres mariniers qui estoient
avec luy, les ayant tous menez ct conduicts en vos ports et havres, où '
ils les detiennent encores, miserables captifs, à leurs trés grande
ruine _et de leurs femmes et enfans, et nlont ce pendant moyen de
vivre : chose qui estant pleine de pitié ~ et commiseration, nous ne
_ doubtons nullement que, si Votre Haultesse en ”a la cognoissance,
elle le trouvera aussy cstrange comme telle licence de soy est de mau-
vaise consequence, attendu que par là tout le commerce que nos
dicts subjects y ont_continué jusqu'à present pourra cy-aprés estre
interrompu, pour la crainte qu’ils pourront prendre de tomber au
mesme danger ; dont, pour arrester le cours de ce mal, nous en 4
avons bien voulu rendre informée Votre Haultesse, laquelle nous
4 prions trés affectueusement de vouloir en_ nostre faveur imposer son
commandement sy expres à ses*olHciers et subjects trallicquans, et
particulierement à ceulx qui ont prins et detiennent les dicts ......
t et aultres nos subjects, quîils puissent estre mis en pleine liberté, leur
faisant ces fins delihvrer ses passeports, necessaires pour leur re-
tour, etpour ce que à lladvenir ses. dicts, subjects soyent informez et I
4 saichent que _son intention ne tend qu’à la bonne amitié et corres-
pondance qui a esté jusques icy entre nous, pour s’y conformer,
comme de nostre part nous mettrons peine de la conserver et de
rendre à ceux, qui viendront de vostre _part dans nos ports et bavres i
toute la faveur et affection qu'ils pourront desirer de nous : qui prions
Dieu, trés haut, trés excellent et trés puissant prince, nostre trés
cher et trés parfaict amy, qu’il vous vueille conserver longtemps en
fin trés heureuse. i '
HENRY. I
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LETTRES MISSIVES