porte la’prinse ou reduction de cinq ou six bonnes villes, que j’ay re-
couvertescdepuis le dict Fallaize. J’ay entendu par luy l’l :1istoire bien
au long de vostre siege et prinse de Villeboys ; comme vous aves
veu par mes precedentes lettres combien je m’en estois resjouy et
en quel compte je mettois ce service, qui a este le meilleur moyen de
tenir vostre gouvernement en patience, car je croy que de long temps `
T ils ne se resouldront d’y rien entreprendre. Vous avés, depuis le par-
tement dudict Sallers, veu par delà le s' Lambert, que je vous avois
depesche des le commencement du mois passe et lorsque jïestimois
qu'il se traittast encores du faict de Villeboys, pour le remettre `
entre les mains de mon cousin le mareschal de Matignon, pour en
eviter le siege, et la foulle que mon peuple en pouvoit recevoir,
selon que vous mesmes me l’avies escript, qui fut la principale cause .
qui me feit resoudre d’y envoyer le dict Lambert, allin que, interve-
nant avec auctorite, le traicte se rendist plus Facille. Mais ayant este
plus long en son voyage qu’il ne debvoit, et ne vous estant arrivé
A que longtemps apres la prinse’du dict Villeboys, ce a deu estre de
L sa discretion d’accomoder sa legation à ce qui estoit depuis survenu. ‘
Pour le moins elle a deu estre rapportée au temps qulelle avoit este
ordonnée, comme je m’asseure que vous l’aurés sceu bien prendre -
de ceste sorte ; et aves trop d’occasion de l’asseurance de ma bonne
grace et de l’afl’ection que jevous porte, pour interpreter rien qui
vienne de ma part que à vostre bien et advantaige, et aussy peu
croire que je soufïre qu’il me soit mal parle de vous, comme je vois
par vos lettres que vous en aveqtousjours un peu d’opinion, laquelle
vous debves perdre, et vous asseurer que ce sont les choseset les`
eH’ects que j’escoute et non pas lesparolles, mesmes celles qui n’ont
d’autre’substance que la calomnie, laquelle j’abhorre de mon _na— _
tureli (et hais tant le mal que j’en hais mesme le rapport), et parce-
que Je vous prye croire que Je ne vo1s 1Cy personne que Je pense
quevous debviés tenir pour ennemy. Maisquand ily en auroit, ils
ne se prevaudront, par .ce moyen, de rien à vostre prejudice ; et con-
tinuant de faire comme vous aves tousjours bien faict, ils auront le
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LETTRES MISSIVES