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SOMMAIRE HISTORIQUE. xv

sur les ligueurs de la province, une victoire signalée, où périt le comte de Bandan, leur chef.

C’est vers cette époque que Henri IV commence à oublier, madame de Gramont, par sa passion pour la marquise de Guercheville.

La Ligue se relève un peu de sa première consternation pendant le séjour du Roi à Mantes, ou il reste jusqu’au 28 mars, séjour diversement expliqué par les historiens. Durant les derniers jours de ce mois et le suivant, les villes de Corbeil, Lagny, Crécy, Melun, Provins, Montereau, Pont-sur-Seine, Bray, Nogent-sur-Seine, furent soumises au- Roi, qui s’assure de tous les passages de l’Yonne et de la haute Seine, arrive à Chelles le g mai, et commence le siége de Paris. Le même jour le cardinal de Bourbon meurt dans sa prison de Fontenay.

Le duc de Mayenne va chercher des secours en Flandre. La Ligue déploie tous les moyens pour exalter l’esprit` des Parisiens. De son côté le Roi leur écrit le 1 5 juin pour leséclairer sur leur position. Bientôtà la cherté des ~ ` vivres succède la famine la plus horrible. Saint Denis’se rend, le 5 juillet, au Roi, qui écrit de nouveau, le 16, aux Parisiens pour les exhorter à se i ._ " soumettre. Le duc de Nevers, resté neutre dans son duchédepuis la mort du feu Roi jusqulà la bataille d’Ivry, s’étant alors ouvertement déclaré pour la cause royale, arrive, avec une belle troupe de" noblesse, au siégc de ’ Paris. Le vicomte de Turenne amène en même temps de Guienne six mille _ ’ hommes de pied et mille chevaux. Le chancelier de Chiverny vient reprendre les sceaux. Un assaut général est donné, le 2Zr, et tous les faubourgs sont A emportés. Le cardinal de Gondi, évêque de Paris,’et larchevêque de Lyon ouvrent des _conférences avec le Roi ; mais elles restent sans résultat, ainsi ` que la lettre-de S. M. au duc de Nemours, gouverneur de Paris pour la » Ligue. Henri IV accorde, le 20 août, un saufconduit pour laisser sortir de la ville trois mille âmesrvieillards, femmes et enfants. Les Parisiens sont réduits la dernière extrémité, lorsque l’arrivée du duc de Parme, amené ’ par le duc de Mayenne, et la prise de Lagny par leurarmée, forcent le Roi à aller à leur rencontre enlevant le siége de `Paris. Le duc de Parme évite habilement le combat, jette des vivres dans la capitale, puis au ’ ‘ mois d’octobre reprend le chemin des Pays-Bas, harcelé par l’armée royale jusquià la frontière, qu’il repasse à la fin de novembre, sans s’être laissé entamer.

Lè vicomte de Turenne est envoyé. en ambassade aux princes protestants