tesmoignage que c’est ung bon fruict de trés bonne plante ; je m’en I
resjouis avec vous, comme je me plains de la mauvaise intelligence
qu’il y a eu par delà entre mes serviteurs, d’avoir ainsi laisse à leur
veue prendre et perdre tant de places par sy peu de gens. Je vous
asseure queje l’ay porté fort impatiemment ; et par ce que je prevois
qu’il seroit encore pour arriver pis, si, suivant mon premier des-
seing, je rètirois icy, prés de moy, une partie des forces qui sont ou
doibvent estre dans la province ; je me suis resolu de contremander
tous ceulx que je faisois venir, et leur escris presentement qu’il _de—
_ meurent dans le pays, et se rendent pres du s' de Malicorne, pour,
estant ensemble, travailler à recouvrer ce que les ennemis ont ac- `
quis, et les renfermer dans Poictier, attendant que j’aye moyen de
leur faire pis, comme j'espere que cela ne leur sera plus guere dilleré.
Ce pendant je vous prie de dresser, si vous pouvés, vostre compagnie ;
sinon, avec le plus de vos amys que vous pourres, vous rendre aussy
prés le dict s' de Malicorne, nfasseurant que, oultre que vostre pre
_ sence mly sera trés utile, qu’elle y en appellera et retiendra beaucoup
d’aultres. Faictes—moy donc ce service, je vous prie, et croyés que je
le tiendray en compte des meilleurs que je sçaurois maintenant de~
sirer de vous, à qui je ne feray pas icy long discours de nos nou-
velles de deçà, me remettant au dict porteur : sur ce je prie Dieu,
mons" d’Abain, vous conserver on sa saincte garde. Escript au camp
de Gonesseâ, le X1V8jOl1I‘ de juinii 590.
. . L HENRY. .
' de M. de Poitiers ; et pourtant, monsieur, inutilement, dela part- du Roi, au vicomte
vous me ferés, s’il vous plait, cest honi de la Guierche d'écbanger M. d’Abain
neur, que de me mander par le capitaine contre M L de Boisséguier, fait prisonnier
Breuil, que j'ai prié de vous aller trouver à la bataille d'Ivry, laTrémouille approuve
expres, ce que jugerés n’estre prejudi `. la capitulation. Cest par suite de cette
ciablefau service du Roy, auquel ne voul délivrance de M. d'Abain que le Roi lui
drois jamais que mon particulier fust pre- adressa cette lettre.
feré. » (Tliibaudeau, lieu cité.) ° Dans l'Ile—de—France, et aujourdhui
Le cardinal de Lénoncourt ayant ollert du départcmentkle Seine-et—Oise.
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LETTRES MISSIVES