Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome3.djvu/278

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i DE HENRI IV. Q 2l19 " casion, que nous avons eu de la'—cbercber ; car dés le premier logis _, ' qu’ils firent depuis Meaulx, ou le dict duc de Parme joignit leurs forces,/nous nous resolumes de leur venir au devant jusques en ce lieu, qui n’est qu°à une beure du dict logis de leur retraite. Mais, au lieu de comparoistre, l ils se sont venus cacher dans un marais qu'ils ont retranché et fortifié, _ qomme s’ils y estoient assiegez, sans que, pour quelques escarmouches qui leur ayent esté faicts, nous leur en ' ayons peu faire venir aulcune fantaisie, s’estant contentez de faire ' leur -plus grand effort de prendre la petite ville de Lagny, qui n’est qu’un bourg renfermé, proche deux d’un quart de lieue, et distant de nostre armée de deux bonnes lieues,. la riviere entre eulx ; et i neantmoins la dicte perte, pour legere qu’elle puisse estre, ne fust advenue, si le secours qui y fut envoyé eust estéun peu plus dili- ' gent. Pour cela, Yappetit de la bataille ne leur est pas venu plus grand, ayant deschargé leur colere sur toute espece de cruauljcez qu’ils_ont , peu exercer en la dicte ville, y ayant aussy peu asperges les lieux i saincts que les aultres. i ` ' Nous sommes tousjours aprés pour attendre et tenterloccasion de les combattre, estant icy assistez .quasy de tous les princes de i nostre sang et aultres officiers de la.Couronne, et la plus belle troupe de noblesse qui se soit veue de long temps ensemble, qui brusle d’envie de venger et punir la desloyaulté de nos dicts sub- i jects rebelles et la perfidie des estranges infractions des traictez qu’ils ont avec ceste Couronne ; vous ayant bien voulu informer de ce que dessus, comme nous continuerons de ce qui en adviendra cy-aprés, afin que vous ne soyés surprins aux irnpostures qu’ils pourroient _ publier au contraire, estans trés asseurez, au reste, que la nouvelle de la venue et entree des dicts estrangers, ennemys inveterez de cest Estat, n’aura servyqu’a vous animer tousjours davantaige d’ay- der de toutes vos forces et moyens à repousser ceste injure faicteà toute lanation, bien et repos de cest Estat, comme nous vous exhor- tons et conjurons de faire pour dernier effort, acquerirla paix, et ` —à vous et à toutes vos familles, recourant en cela à Dieu par vœux, ` LETTRES DE HENRI IV. lIl. 32 i