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Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome3.djvu/30

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DE HENRI IV.

Dieu qu’il vous ayt, Monsr le garde des sceaux, en sa saincte garde. Au camp de St-Clou, le ije jour d’aoust 1589.

HENRY.
ruzé[1].


1589. — 2 août. — IIIme.

Cop. — Arch. de la Cour royale de Rouen. Registres secrets originaux du Parlement de Nor­mandie, séant à Caen, vol. du 26 juin 1589 au 8 novembre 1591, fol. 37 recto. Communica­tion de M. Floquet, greffier en chef et correspondant de l’Institut.

A NOS AMEZ ET FEAULX CONSEILLERS LES GENS TENANS NOSTRE COURT DE PARLEMENT A CAEN.

A Nos amez et feaulx, C’est à nostre grand regret qu’il fault que nous vous donnions une sy triste et déplorable nouvelle que celle de la mort du feu Roy, que Dieu absolve, que ses ennemys et les nostres ont causée par la plus execrable trahison que les plus meschantes ames peussent excogiter ; ayant suscité un Jacobin desesperé, lequel, hier matin, luy baillant des lettres en sa chambre, et feignant avoir creance à luy dire, luy donna d’un cousteau dans le ventre ; et, bien que ses medecins et cyrurgiens, au premier appareil, n’y veissent nul dan­ger, neantmoins il est trespassé la nuict passée, m’ayant laissé, et tous ses serviteurs de ceste armée, avec un sy extresme regret de la perte

    (Abrégé chronolog.) Voyez ci-après la lettre au cardinal de Vendôme, du 10 dé­cembre 1589, Ire.

  1. Martin Ruzé, seigneur de Beaulieu, Longjumeau, Chilly et la Pressay, fils de Guillaume Ruzé et de Marie Testu, avait été secrétaire des commandements de Henri III en Pologne, et toujours fort aimé de ce prince, qui, en arrivant au trône de France, l’avait nommé secrétaire des finances, puis secrétaire d’état au commencement de septembre 1588, et, le 10 avril de cette année 1589; grand trésorier de ses ordres. Il en devint offi­cier commandeur à la première promotion du règne de Henri IV, en 1592, et fut, en 1602, grand maître et surintendant des mines et minières de France. Il céda, en 1606, à M. de Loménie, la survivance de sa charge de secrétaire d’état, qu’il continua à exercer jusqu’à sa mort, arri­vée le 16 novembre 1613. Il était âgé de quatre-vingt-six ans, et, n’ayant pas d'en­fants, il légua ses grands biens à son pe­tit-neveu, Antoine Coiffier, seigneur d’Ef­fiat, depuis premier écuyer et maréchal de France, père du marquis de Cinq-Mars, grand écuyer.