Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome3.djvu/346

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U — DE HENRI IV. 317 . a esté aussy dillerée pour une mesme cause, ayant esté cogneu par ' ce qui s’est passé depuis trois mois, comme (partie par contraincte, partie par commodité des forces qui me 'vinrent trouver en Nor- . ' mandie, lesquelles par raison il a fallu employer) je n’ay peu me ' rendre au dict Tours au temps que j’avois assigné ; et maintenant que ` je suis prest d’y arriver, il s’y trouve sy peu deceulx qui y sont con- voquez, que celane peut representer le corps de l’assemblée,“ capable _ de faire et resouldre la forme de Yestablissement necessaire pour le bienet repos de cest Estat, joinct que la premiere levée destrangers que je Tais venir estant desjà en France, "il est necessaire que je les aille employer, si je ne veulx souflrilt qu’ils demeurent, sans occupa- ‘ tion ; et ils me seroient aussy incommodes comme je suis assuré qu'ils i me seront utiles avec de l'exercice. Cest pourquoy je me suis resolu de ne- faire pour ceste fois- sejours. a Tours que de trois sepmaines, et en repartir aussy tost et aller rejoindre les dicts estrangers, et dif- ferer, à ceste occasion, la dicte convocation jusqu’au xv° jour de mars,, qui est aussy bien letemps que doibt, expirer la trefve', 'estant ce faict digne de consideration ; esperant entre cy et ce_temps—là faire un sy bon effort sur mes ennemys, que les resolutions qui se pren- dront dans la dicte assemblée en seront plus faciles et aisées-; etquand i pour.mon "particuli-er j’aurois_a prendrequelque aultre resolution, . elle ne pourroit pas estre imputée avoir esté laicte par Force et par crainte des dicts’cnnemys, comme il est indubitableque, maintenant que leur orgueil n’est pas encore assez abaissé, ils publieroient, afin i D qu’on nly adjoustat aucune creance, ne pouvant compterique quel- que resolution que je prenne puisse estre attribuéea la seule inspi- ration qu’il plaira à Dieu m’en donner, comme par luy seul et pour son seul respect se doibt manier le faict des 'consciences ; esperant aussy pendant ce temps tellement ouvrir le passage des provinces, _, que mes bons serviteurs qui ont du zele au bien de l’Estat pourront enseureté se trouver en la dicte convocation, en laquelle vous verres, si vous vousiy trouvés, comme je loue grandement l’intention que, je voy que vous avês, et que j’y auray apporté une bonne et saincte