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LETTRES MISSIVES

quand ils verront la besongne commencée et acheminée par quelque bon exploict. Sur la cormance de ceste promesse, il s’est preparé,.et estoit sur le _ point de mettre la main ai l'œuvre, quand l'accident est advenu, trés mal a propos pour mon service, de la mort du- s' de la Valette ; dont craignant quelque maulvaise suitte au dict pays, comme il n’a deu doubter que l'en— nemy n'essayast tous moyens de s'en prevalloir, il a, pour ceste occasion, dif- _feré son entreprise? pour conforter mon service au dict pays, en se tenant — sy prestavec les forces que cela puisse empescher quelque esbranlement des- , courages ou volontez, mesmes parmy le peuple, peu resolu ai supporter quel- que adversité, s’il n'est soustenu d'esperance d'un prompt secours, et de tenir l’ennemy eubride, attendant l'ordre que pourrois donner, rfayantfailly de m’en advertir incontineut par homme exprés venu de sa part, quia eu ` charge de me dire pareillement les forces et moyens qu’il a prests pour by " ject de son entreprinse, comme il me les a pareillement representez et faict congnoistre, tels que fay occasion d’en esperer tout bon succezau bien de mes agaires et contentement de mes amys. J 'ay aussy tost resolu, pour le regard dela Provence, dy envoyer le s' Agonse Corse, pour commander, en i attendant que faye pourveu au gouvernement, comme je suis en opinion de le donner a un prince, afin de contenter en cela les humeurs de ceulœ du puis ; et ay redespesché vers le dict s" Desdiguieresson homme, avec charge et commandement, qu'il luy porte de moy, de continuer et accelerer ses dicts desseings, ainsy que son dict homme m’a asseuré de sa part que incontig . nent il en fera veoir de bons efectz. Pour autant fuy pensé estre neces- saire que vous saichiés l'occasion qui l'a retardé en l'estat ou lesachoses ` en sont, pour en advertir nos amys, agin que l'attente qu'il y auroit da- vantage ne leur face estimer qu'il y ayt changement, et que non seule- ment ils demeurent en la bonne disposition qu'ils ont monstrée de ly vouloir assister, mais qu'ils en tiennent, s'il leur plaist, les moyens sy . prests, que la longueur, aprés qa'il sera engagé, ne destruise les bons ' fondemens qu'il aura _jectez, qu’il ne pourroit pas longuement soustenir de soy-mesmes. Et pour ce, je vous prie travailler de voslre costé a luy ’ Lesdiguières préparait une expédition en Piémont, qu’il exécuta à Yautonxne de - cette année, avec de brillants succès. `