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Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome3.djvu/619

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LETTRES MISSIVES

_ . la riviere de Somme entre deux ; qui a esté la borne de ma poursuicte, pour ifabandonner de trop loing et par trop longtemps mon des- seing d’icy, où, peu de jours aprés qu’il a eu passé la riviere, je suis revenu pour continuer l’entreprinse de ceste ville, comme je y suis resolu, et y seray beaucoup aydé par le nouveau renfort qui m’est venu, de deux mil cinq cens’bons soldats des Pays-Bas, et aultre que j’attens encores, de jour en jour, de deux mil Anglois. Le dict duc ne s’est encores esloigné de la dicte riviere, laisantsemblant de vou- loir assaillir Rue, pour me mettre en jalousie de son retour ; à quoy il pourroit aussy estre convie par le congé que j’ay donné à la plus- part des trouppes qui miestoient venues, au bruict de la bataille ; mais il y en a une bonne partie qui ne sont sy esloignez qu’ils ne se retrouvent aussy tost icy, comme il pourra avoir rassemblé ce qui s'est desbandé de son armée depuis qu’il est au dela de la dicte ri- viere, et mesmes de ses propres forces, et presque tous les François, qui se sont retirez chacun chez soy. a Cest l'estat où sont maintenant les allaires de ce costé et ce que vous aurés de moy, attendant ma premiere despesche ; si ce n’est que d’autant que vous pourrés estre en peine sur les bruits qu’on pour- roit faire courir d’un voyage que mon cousin le comte de Soissons est allé faire, premierement pour veoir sa mere qui se trouvoit mal, et de là plus avant, je vous diray que depuis trois ou quatre jours est arrivé icy un sien maistre d’hostel qu’il a envoyé vers moy, pour me dire de sa part que ayant sceu que ma sœur devoit estre bien tost à la Rochelle, pour venir par deçà, comme je luy ay mande, il s’es- toit resolu de l’aller recevoir pour Taccompagner, luy semblant que nul ne le doibt preceder en ce debvoir, et me prioitlexcuser s’il ‘ i ne me l’avoit laict sçavoir avant que Yentreprendre : dont vous ay bien voulu advertir, alin que vous saichés que respondre, si l’occasion se presente d’en parler. Sur ce, je prie Dieu, Mons' de ll/laisse, qu’il vous ayt en sa saincte garde. Escript au camp devant Rouen, le xxv]° jour de mars 1592. q U HENRY. . envoi.