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LETTRES MISSIVES

_ cheval du diet lieutenant-collonnel, et douze soldats, qui ont chacun quatre ou cinq coups _d’espée, au_travers, du corps. J’ay faict fouiller _ cedict lieutenant, et sur luy on a trouvé le mandement que luy fai- soit Hosne de prendre du dict regiment deux- cens. soixante. hommes, des meilleursqui feussent,, pour se jecter dans la dicte place. Je n’y ay perdu que ce pauvre baron du Fort et le s' Patras, et quelques-uns blessez. Vous pouvés croire que c’est la plus necte deffaicte de secours . qui se soit jamais faicte, et à deux cens cinquante pas de la. courtine de la ville., Unsergent, qui estoit demeuré- dans le bois, pour ne pou- voir cheminer à cause de son aage, m’a esté amené prisonnier, qui m’a asseuré qu’au dict regiment il ne reste. pas cent hommes, et ens cores qu'ils ne sont que ; canaille. i Je vous prie, de ;venir demainvavec les Suisses et fartillerie coucher . à Ay, faisant aussy descendre les _bateaux.pour faire le pont, afin qu’en mesme temps on le puisse faire où on. l'avoit faict faire llaultre jour, faisant advancer le reste de llarmée jusques icy. Les bagages de ceulx qui ne pourront passer sur le pont le pourront augué qui est icy de- vant, ou nous avons passé. Je vous prie d'y arriver de bonne heure aflin que nous puissions empescher que, personne n’y puisse jecter au- cun secou.rs._Je vous promets bien., avec l’ayde de’Dieu, que ceste nuict, ny pour. tout demain, rien n’y entrera ; Je nlay le loisir defaire partde ceste bonne nouvelle et de cest : heureux commencement à mes bons subjects de ma ville .de Chaallons, au s' president de Blanc- lmesnil, ny. à ma court. de parlement. Vous ferés cela pour moy et leur communiquerés ceste—cy. Il me semble que nous en debvons ‘ tous rendre graces à Dieu ; et niy. aura point de mal de faire chanter le Te Deam, affin que, voyant que nous ne sommes point ingrats de luyrendre graces des faveurs qu’il. nous faict, il nous-les continue : ` de quoyje le supplye detout mon cœur, et qu’il vous ayt, mon Cousin, en sa saiucte gaude. Escript_aDamery, le vendredy à midy, xx111_]°jou1* de juillet 1592-. ‘ I _ ‘ p HENRY.