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Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome3.djvu/725

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LETTRES MISSIVES

‘ de cent cinquante tonneaux, leur avoit esté prins par les Espagnols comme il revenoit des Terres—Neul’ves, chargé dlenviron deux cens_ i milliers de poisson vert et sec, et de trente barriques de graisse ou huile de balleine, de valeur de plus de dix mille escuz, lequel ils ont laict declarer de bonne prinse par sentence du general de Sancto- - Pardo-Uzorus, du cinquiesme jour de novembre 1590, avec l’advis ' du licencié Loppe de Bustamente Bustille, son assesseur : pour rai- son de quoy nous leur avons, dés le XXVI1e jour de janvier dernier, faict expedier Dos lettres patentes de represailles pour laire saisir et arrester les navires, marchandises, dcbtes et aultres biens quel- conques qu’ils descouvriront 'appartenir aux dicts Espagnols, en _ quelques lieux et endroicts qu’ils puissent estretrouvez, tant par mer, rivieres, ports, havres, villes et aultres lieux quelconques de nostre Royaume, pays, terres et seigneuries de nostre obeissance, et iceulx faire vendre et adjuger au plus offrant et dernier encheris- i seur, à la maniere accoustumée, pour les deniers qui en provien- dront leur estre baillez et delivrez, jusques à la valeur, 'entier paye- ment et satisfaction de leurs dicts navire, et marchandises,à eux prinses, ainsy que plus si plain est porté par nos dictes lettres. En vertu desquelles ils auroient voulu faire saisir en nostre ville de ` Sainct-lean de Luz certains biens et marchandises appartenans aux dicts Espagnols, ce qui auroit esté empesché par les babitans du dict lieu, lesquels auroient battu et oultragé deux de nos huissiers ou sergens, qui vouloient faire la dicte saisie, l’un desquels ils au- roient ettédans la mer, et blessé l’aultre de trois coups de poignart, au grand mepris de nostre auctorité : desquels excès nous desirons j justice et punition exemplaire en estre [`aicte, et neantmoins nos dictes 'lettres—patentes estre ce pendant entierement executées. A ceste cause, J nous vous prions, et neantmoins mandons et tres expressement enjoi— gnons, que vous ayés à tenir la main à l’execution de nos dictes lettres- patentes, selon leur forme et tenetu ; en sorte que les dicts Foucques Barats, de Ma-ron et d'Arrosette puissent estre satisfaicts et recom- pensez de la prinse sur eux faicte par les dicts Espagnols : à quoy