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LETTRES MISSIVES

' s’est passé icy depuis que les ennemys nous sont venus approcher, que je lui ay specialement recommandé de communiquer aux princi- _ paux de mes serviteurs qui sont par dela ; d’entre lesquels scachant assez le rang que vous tenés, je ne doubte point qu’il n’ayt commencé par J vous à en donner la communication. Cela me gardera de vous en faire icy aultre discours, n’ayant pris subject de celle-cy que pour tesmoi— gner le contentement que j’ay de vos deportemens et du bon exemple . que je sçay que vous donnés à ceux de la province ou vous estes ; par lequel ils sont retenus en la fidelité et obeyssance qu’ils me ` . doibvent. Je vous prie d'y continuer et d’y adjouster vos admoneste- mens et exhortations, lesquelles venans de personne de vostre merite, aage et experience, sont les meilleurs et plus salutaires remedes qui se peuvent apporter contre les fausses inductions des ennemys ; qui ont esté les plus asseureamoyens qu’ils ont eu de seduire mes sub- jects et former le party de leur rébellion, qui ne se peult par aulcun aultre sy facilement destruire. Je vous prie aussy de vouloir assister ` mon dict cousin le comte de la Voulte, de vostre presence, quand - vous pourrésusinon, par escript, de vos bons conseils et advis, de ce que vous estimerés estre pour le bien de la province ; auxquels il est sy . advisé que je m’asseure qu’il deferera, et se sentira fort vostre obligé, comme je ressentiray, pour mon regard, pour un bon et particulier service. Car combien que j’aye toute bonne opinion et contentement de sa vigilance, bonne conduicte et sincere aliection, _i’auray neant- moins l’esprit plus en repos de tout ce qui pourra survenir en la dicte province, quand je la scauray assistée de vous et de ceulx qui 'vousi ressemblent, comme je vous prie de faire, et croire que, quand les occasions s’oH’riront, je prendray plaisir de vous faire res- sentir les effects de ma bonne volonté, et cognoistre en quelle estime je tiens vostre vertu et merite. Je ne vous diray que ce mot, sinon que jusques icy les ennemys ont eu Tadvantaige en nombre (l’l1OII1lD€S, ` duquel ils ne s_e sont gueres bien servys, n'ayant rien entrepris ou ils n’ayent eu du dommaige. J’espere que, dedans quatre ou cinq jours, ce mesme advantaige tournera de mon costé, par le secours de deux