Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome3.djvu/875

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SÃLG DÉPÉCHES DIPLOMATIQUES la dicte dame, comme j’ay bien encores voulu faire ce nouvel elïect qu’il en a rendu. Pourtant vous le luy ferés entendre, etremercierés de ma part, adjouxtant que j’ay esté adverty qu'on lui’a faict quel- ques mauvais rapports de son ambassadeur, par la suggestion dun nommé Miromandes, qui se fait aultrement appeler le chevalier Por- tugais, tenu pour mechant homme ; etiencores que je sçache qu’elle scaura bien garder le droict à son serviteur, et que je ne me doibve entremettre de ce qui est entre elle et les siens, sy est-ce que je pen- ` serois pescher clingratitude, si en ceste occasion jeine la suppliois, ainsy que je le fais, que, comme j’ay ressenty en mes dicts allaires l’aH’ection de laquelle son dict ambassadeur embrasse ce qu’il scait luy estre agreable, il luy plaise encores, pour l’amour de moy, l’avoir en plus grande recommandation, ce qui luy donnera encores plus de courage et occasion de s’employer pour mes dicts affaires. Vous sçavés le long temps qu’il y a que _i’ay resolu un ambassadeur en ce pays-là, que _j’avois mesmepensé debvoir faire le s" de la Fin, vostre frere ; mais sa prinse, blessure et aultres accidens survenus, avec les incommoditez communes en mes allaires, ont interrompu ce des seing ; et neantmoins, comme ceste nouvelle occasion du laict de `Lancosme est survenue et m’a pressé davantaige de pourveoir à la b dicte charge, il s’est en mesme temps offert un moyen d’y satisfaire aulcunement, que n’ay peu refuser, et sans lequel je me fusse encores trouvé empesché : c’est qu’un gentilhomme, nommé le s' de ` Breves, parent de Lancosme, qui estant allé avec luy en Levant,. s’en est separé il y a longtemps à l’occasion de mon service, et aul- tant recommandé de preudhomie et vertu que l’aultre recongnu per - ' fide et mechant, m’a esté proposé comme se trouvant posté sur le lieu et en fort bonne reputation ; et combien que cela pourra estre receu en moindre dignité et honneur que dlun qui partiroit exprès q d’icy, sy est~ce que se trouvant dailleurs vuidée la dilliculté du voyage et beaucoup d’aultres qui y pouvoient apporter encores de la lon- gueur, je n1e suis resolu à ce party et luy envoyer à present les des- peches necessaires, non avec tiltre d’ambassadeur, mais avec charge