à mes dicts ennemys et à ceulx de la dicte ville, que mes forces n’es-
toient petites, comme ils ont voulu publier partout ; ce qu’ils ont co~
. gneu à leurs despens : car ayant hier matin faict attaquer les faux-5
bourgs de Sainct-Germain, Sainctalacques et Sainct Marcel, ils furent
` emportez à finstant ; de seize compagnies qui estoient en garde il .
fut prins quatorze enseignes, et demeurerent morts sur la place de
sept à huict cens hommes, et plusieurs prisonniers. Il a esté aussy
prins quatorze ou quinze pieces, tant grosses que petites, qui estoient
` sur les remparts ; et au mesme temps toute mon infanterie se logea
aux portes de la dicte ville, sans avoir faict perte aulcune de ceulx de °
mon armée, au moins sy petite qulil ne se peut dire. La nuict passée
quelques soldats qui s’estoient retirez dans l'abbaye S*—Germain se
sont rendus à ma discretion 1, et puisqu’il a pleu à Dieu me favoriser
tant en ceste entreprise`, jlay desliberé de suivre ma pointe, attaquer
et battre ma dicte ville, laquelle j’espere remettre en mon obeissance,
' /
si l’armee de mes dicts ennemys, ou partie des forces d’ycelle, n'entre
en la dicte ville dans trois jours ; dont je vous ay voulu donner advis,
afin que sçachant au vray comme tout s’est passé, vous le faciès en-
tendre à tous mes serviteurs, et que, si mes ennemis en font courir
aultres faux bruicts, au prejndice de mon service, comme ils ont ac-l
coustumé, personne n’adjoustera foy à leurs malicieux artifices : et
sur ce, je prie Dieu qu’il vous ayt, Mons' du Plessis, en sa saincte
garde. Escript au camp devant Paris, le if 2 jour de novembre 1589.
‘ HENRY.
_ roman.
En signant ceste lettre _j’ay eu advis que le duc de Mayenne vient
d’arriver dans la ville avec son armée, de sorte que, cessant l'appa—
_ Ce fut alors que le Roi, pour recon- qu’une appreliension l'avoit saisi, estant
naître Paris, umonta, dit l’Estoile, au avec ce moine, se souvenant du cousteau
haut du clocher de Saint-Germain-dew de frere Clement. ¤> _
Prés, où un moine le conduisit, avec le- ’ Les mémoires de Mornay datent, par
quel il se trouva comme seul. En estant erreur, cette lettre du 11, au lieu du `2,
descendu, dit au mareschal de Biron qui en est évidemment la date. .
Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome3.djvu/91
Apparence
Cette page n’a pas encore été corrigée
ôlt
LETTRES MISSIVES