Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome4.djvu/12

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royale. Henri IV s’écrie, en apprenant cette nouvelle : «C’est maintenant que je suis Roi. » Libertat est magnifiquement récompensé de ce succès. Le duc de Guise enlève ensuite Saint-Tropez•au duc d’Épernon, qui, n’ayant plus aucune place en Provence, se décide à obéir, en se rendant à la cour, après avoir stipulé des conditions avantageuses avec Roquelaure que le Roi lui avait envoyé. Exécution de l’imposteur la Ramée qui se donnait comme fils de Charles IX. La reine douairière met opposition à la vérification de l’édit rendu en faveur du duc de Mayenne, à cause de l’article déclarait les princes et princesses de la famille du duc à l’abri de toutes recherches au sujet de l’assassinat du feu Roi. La duchesse d’Angoulême, sœur d’Henri III, porte elle-même cette opposition au parlement. La peste ravage l’Ile-de-France et la Picardie depuis le printemps jusqu’à la fin de l’automne. Le grand—duc de Toscane, sous le nom de M. de Gondi, prête à Henri IV des sommes considérables. De Rosne, un des maréchaux de la Ligue créés par le duc de Mayenne, qui était passé au service d’Espagne, après la dissolution de son parti, étant dénoncé au conseil de l’archiduc dans le moment ou il allait traiter avec le Roi, ne peut se justifier que par un service éclatant, et propose la prise de Calais, qu’il se charge d’exécuter. Henri IV est d’abord trompé par une double diversion ; les Espagnols feignant de venir au secours de La Fère, puis d’assiéger Montreuil. Pendant ce temps Rosne se dirige rapidement sur Calais, où il arrive le 5 avril, et qu’il attaque aussitôt avec tant de succès, que l’archiduc y entre par capitulation le 16. La garnison se retire dans le château, qu’elle s’engage à rendre au bout de huit jours, s’il n’est secouru. Le Roi qui, à la nouvelle de ce siège avait laissé celui de La Fère au connétable, et était parti le 15 avril pour aller défendre Calais, ne put arriver à Boulogne qu’après la prise de la ville. Il fait jeter quelques secours dans le château pour annuler la capitulation et prolonger la résistance ; lui-même s’embarque avec sa noblesse pour essayer de le secourir, mais il en est éloigné par les vents contraires. Une flotte anglaise, commandée par le comte d’Essex, croisait alors dans la Manche. Sancy est envoyé en toute hâte à la reine d’Angleterre, pour obtenir un ordre au comte d’Essex de secourir Calais. Élisabeth répond qu’elle n’y consentira que si on lui laisse garder cette ville comme sûreté. L’ambassadeur français s’y refuse énergiquement ; ce refus est confirmé par Henri IV à l’ambassadeur anglais. La citadelle ne put résister à l’assaut. François de Saint-Paul, seigneur de Bidossan, gouverneur