Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome4.djvu/135

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` N ' DEHENBI IV. pl]? ' j’ay eues de Fassemblée de la dicte armée ennemye pres de ma fron- tiere, avec toute apparence que c'est en intention d’entrer incontinent en mon Royaume, comme aussy l’on m’en donne advis, m'ont faict resouldre de faire une course dans la Picardie, pour visiter mes places et y donner tout l'ordre quiise peut, attendant que je les puisse mieux _ asseurer avec mon armée, de laquelle je suis tousjours resolu de - rongner quinze cens Suisses pour envoyer en—Bretagne, si tost que je seray assisté du secours que je me promets de _la Royne, madame ma . i bonne sœur, comme plus particulierement je l’ay faict entendre au s' de Sideney, qui, comme je crois, luy en donnera advis, ne me per- mettant aultrement la necessite de mes affaires de les- envoyer plus tost, croyant aussy qu’il luy plaira y envoyer promptement de quoy I remplir ses troupes jusqu’au nombre de quatre mil hommes de pied qu’elle a promis d’y entretenir, attendu mesmement qu’elle peut estre informée qu’il est de nouveau descendu environ deux mil Espagnols, de sorte qu’ils y Peuvent estre à present jusques à six mil de leur nation ; et, qui pis est, le roy d’Espagne, se constituant juge de- la _ cause de sa fille, l’a declarée duchesse de Bretagne, y faisant ai pre- sent traicter les- affaires soubs son nom par officiers espagnols, la où. ils sont les maistres, jusques à avoir declare le gouverneur de Hanne- bond criminel- de leze-majesté envers elle, pour ce qulil ne faict ser- vice, selon ce que de là il a esté escript au is' de S*—Luc. Cela faict cognoistre la resolution du dict roy d’Espagne de slapproprier la dicte ` province, et par consequent le danger où elle est, s’il n’y est obvié par un bon et prompt remedde, qui despend principalement de l’aide _ et assistance qu’il plaira à la dictedame de donner tant là, pour y for-. mer une suffisante armée, que auprés de moy, pour me pouvoir passer - des Suisses êque j’ay deliberé d’y envoyer ; car les aultres affaires que jlay meme permettent ddl y apporter de moy-mesme à present le dict remedde, tel qu’—il est necessaire, estant 'neantmoins bien resolu, si Dieu me faict la grace de `me donner quelque bon succés contre le grand effort que les dicts ennemys pensent faire sur moy, d’aller puis au pays de Bretagne, si bien accompagne que j’en pourray chasser