Mon Cousin, Je vous advise que les habitans de ma ville d’Abbe-
ville 1 ont resolu de me recongnoistre ; leurs depputez arriveront au-
jourd’huy en ceste ville. Ceulx de Peronne, Montdidier et Roye y arri-
verent hier, lesquels sont venus pour mesme afiaire. J’ay advis que
ceulx de Perigueulx font le semblable. L
1594. — 23 avan,. 0
Cop. — A Londres, State` paper ollice. France. Transcription de M. Lenglet.
[A M. DE BEAUVOIR.] ..
Mons' de Beauvoir, lay receu puis trois jours vos lettres du Xllc du
passé et premier du present, et auparavant celle du XIXe, puis les deux
du Xllc et du Vllc, les porteurs desquelles arriverent ensemble. Par celle
du 1X€jl€I'.lll€D(lS la malheureuse trahison dressée contre la personne de I
la Royne, madame ma bonne sœur, dont comme le desseing m’apporta '
de l’esbahissement, tant pour le regard de ceulx qui en sont dicts au~
y teurs que de ceulx qui sien rendoient les instrumensl, aussy je PGCGUS
un extresme plaisir et remerciay Dieu de tout mon cœur de ce qu’il luy
avoit pleu en détourner l’execution. Testois en terme de depescher
quelque personnage exprès pour se conjouir de ma part avec la dicte
dame de ce bon heur et du soing que Dieu a voulu avoir de la garentir
Dans la lettre précédente à M. de Bour- la certitude qu'elle le serait avant l’arrivée
deilleQ la chose est déjà annoncée comme de la dépêche en Périgord.
accomplie, sans doute parce qu’on avait
' Il s'agit d’Edmond York et de Richard Roderic Lopez, juif, et sur deux Portu-
Willianis, qui Furent arrêtés comme char- gais ; le premier, qui avoit été médecin
gés par don Diego dlbarra d'assassiner de la Reine, avoit promis de llempoisonner
Elisabeth, ou plutôt d’une autre conspi pour une somme de cinquante mille écus.
ration découverte avant celle—là et ou l`0n Ce complot ayant été découvert, les trois
constats les instigations du même Ibarra complices confessèrcnt que le comte de '
et du comte de Fuentès. « Pour exécuter le Fuentès et don Diego d’Ibarra les avoient
dessein cl`ôter la'vie à Elisabeth, dit Ra- corrompus pour les porter à faire ce mau-
pin Thoiras, ils avoient jeté les yeux sur vais coup. » (Hist. d'AngZeterre, l. XVII.)
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I IM.
LETTRES MISSIVES