Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome4.djvu/177

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DE HENRI IV. I59 ceulx qui en ont eu la charge qu’il n’eust esté besoing ; qui en ren- dirent l’approche plus facile et la defense moins seure et deurable. La dame de Ballagnyl me vint trouver à S‘-Quentin, laquelle prit encore quelque petit terme pour ellectuer ce qu’ils ont promis. Nous sommes à la veille de voir ce qui en succedera. De là je revins trouver mon armée, et aprés avoir esté moy-mesme recognoistre le pays, je m’allay loger à moins de quatre lieues de l’ennemy, ayant estendu mes logis à deux lieues prés. La mesme nuict une troupe des leurs . (environ quarante chevaux venoient prendre langue) se rencontra dans la garde d’un de mes quartiers et futdefaicte, une partie tuez, sans que ceulx qui eschaperentpeussent rapporter en leur armée aultres nouvelles que d’avoir esté bien battus. Diverses troupes des miens furent à la guerre, aulcuns jusqu’au dela de la Capelle, sur lechemin de Landrecy et d°Àvannes, et n’en revint poinct sans ramener quelque marque d’avoir trouvé des ennemys et eu Iadvantage. Dimanche der- nier, troisiesme jour que _j’estois au susdict logis, je fus avec environ deux cens chevaulx jusqu°à cinq cens pas des retrancliemens ou les en- ` nemys sont logez, et tournay presque tout à l’entour, excepté du costé du cliasteau, tant’pouI‘ recognoistre leurs retranobemens que pour juger s’il y avoit moyen de les faire venir au combat ; en intention, si je cognoissois qu’ils en eussent quelque volonté, d’approcher mon ar- mée de leur logis et fair tout ce que je pourrois pom les attirer. J’avois~laissé environ mil hommes de pied et quatre cens chevaux en ‘ Renée de Clermont d’Amboise, sœur vation bien plus à cette ambition de sa -du brave Bussy d’Amboise, était fille de femme qu'à son mérite. Ils reprochent Jacques de Clermont d’Amboise et de Ca- aussi à madame de Balagny une avidité therine de Beauvau. Mariée à Jean, bâtard qui, jointe aux fautes de conduite de son de Montluc, seigneur de Balagny, dont mari, perdit Cambrai pour eux et pour la nous avons parlé dans le volume précé France, et causa la mort de cette femme ` dent, elle cxalta, par son ambition sans audacieuse, dans l’accès de désespoir que bornes, les prétentions de son mari, qui, lui causa la reddition de la citadelle de rallié à propos au Roi, devint peu de temps Cambrai, le g octobre 1595, au moment aprèsmaréchal de France et prince souve- même où cette forteresse fut livrée aux rain deCambrai. Les historiens s'accordent Espagnols. assez à dire qu’il dut sa prodigieuse élé