_ A .DE HENRI Iv. 161 Q Capelle ou pour la bataille, ce_ne sera peu si je les puis retenir jus- ques à la lin de cest exploict ; au contraire fennemy peut retenir ses forces aussy long-temps que bon luy semble, et d’ailleurs je suis ad- verty qulil en attend encore de nouvelles, tant de cheval que de pied, qui luy doibvent venir d’Allemagne ; et possible y attirera—il trois mil Suisses qui doibvent commencer à marcher vers le dix ou clouziesme de ce mois, combien qu’ils aient este levez pour servir du coste du duc de Savoye contre mes frontieres de Lyonnois et de Daulpliine ; et ores qu’il ne le face, il ne lairra d’estre assez fort pour recommen— . cer ses entreprises sur mes places de ceste frontiere, qui seroient en danger de courir le mesme danger que la Capelle, n’ayant de mon costé armee suffisante pour les en empescher, comme je ne puis pro- _ mettre de favoir si je ne suis aide de nombre d’l1ommes ; dont j’avois supplie la dicte dame, me voulant fortifier aupres de moy, oultre le ' secours de la Bretagne? _Mais s’il luy plaisoit me favoriser de fun et de l’aultre, j’espererois, avec ce que _j’ay d’ailleurs, me pouvoir rendre assez fort en tous les deux endroicts, pour’en’garder Pennemy d’y prendre grand advantage ; et si je puis eschapper ceste annee, mes _ affaires se pourront ce pendant mettre en estat que fauray plus de moyen de luy pouvoir servir que de l’importun_er. Ne cesses, je vous prie, d’y faire ce que vous pourres, afin que faye le contentement _ de n’y avoir rien obmis de ce qui peut despendre de moy, et que la ' dicte dame mes1ne ne me puisse blasmer de luy avoir cele Testat et ne- cessite de mes affaires. Sur ce, je prie Dieu, Mons' de Beauvoir, qu’iI. vous ayt en sa saincte garde. Escript au camp de Laon, le xxvf jour de may 15g[i. . _ . i HENRY. 3 En marge est écrit par une plume anglaise : Doble secours. La lettre etait en chiffres. wmans ma nenni iv.-iv. ’ 21
