Hier au matinl au point du jour, il m'advint encore un bonheur, que
cinq cens hommes de pied qu’ils avoient faict couler par la forest pour
aller jeter dans Laon s'eH’ro_yerent au sortir d’icelle, oyant l’alarme que
donna une vedette qui se tourna de ce costé-là, de sorte qu’ils se rom-
pirent eux—mesmes, laissant leurs armes et se jetant à travers le bois,
ou ils furent si tost suivis, qu’il en fut tué et pris une bonne partie.
Ainsi ceulx de Laon, se voyans descheus de l’esperance en laquelle l’oI1
les avoit mis d'estre deslivrez, auront à present occasion de penser a
leur salut par aultre voye, et crois qu’ils ne tarderont longuement à ‘
s’en laisser entendre. J’ay fait rendre graces à Dieu de ees bons succés, `
comme les recognoissant de sa main, et vous en ay bien voulu adverti1‘
pour faire faire le semblable, et rendre tous mes bons serviteurs de _
delà participans de ceste bonne nouvelle : priant Dieu, Mons' de Bour-
deille, qu’il vous ayt en sa saincte garde. Escript au camp devant Laon,
le XV1lj° jour de juin l59[|.
nnvot. _ ' [l59l1.]-21 wm. ‘ Orig. autographe. — B. R. Fonds Béthune, `Ms. 9115, fol. 7/t. Cop. — B. H. Fonds Fontanieu, Ms. P.—73, fol. Sg verso. Et Suppl. fr. Ms. 1009-3. ' A MON COUSIN LE DUC DE NIVEBNOIS. L Mon Cousin, Je vous envoye la copie d’un advis que je viens tout presentement de recevoir. Je vous prie d’estre icy demain de bon- `matin, afin que nous advisions ensemblement de ce que nous amons à faire. Bon soir, mon Cousin. Ce xxj"‘° juin, à dix heures du soir, à S‘-Vincent 1. _ HENRY. ' C’est Yabbaye de Saint Vincent, près de Laon.