Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome4.djvu/25

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~ I DE HENRI IV.- A i 7 nication qu’ils auroient auparavant eue avec aucuns personnages ec- clesiastiques, tant evesques que autres, qui estoient cfordinaire à ma suitte pour administrer leiservice divin à mes dicts serviteurs catho- licques, _i’entray' incontinent en conference avec les prelats et doc- teurs susdicts, qui estoient venus de nouveau, et continuay jusques _ au dimanche xxv° du dict mois, et le dict jour me sentant bien satisfait I des poincts dont j’avois desire d’estre esclaircy, je me suis resolu d’em- brasser la dicte religion catholicque, let aprés les solemnitez requises, ' jlouïs la messe, pour commencement de laprofession que je veux doresnavant faire d’icelle religion ; laquelle ; fut celebrée à Saint—Denis par fun des evesques, assistans les autres, avec un bon nombre des` dicts docteurs et aultres personnes ayans. dignitez ecclesiastiques. Les princes, seigneurs et noblesse catholicques qui me suivent, et aultres qui estoient venus expres, se trouverent pareillement en grande com- B i pagnie§ avec une grande multitude de 'peuple, qui monstroient tous non seulement une grande resjouissance, mais aussy un redouble- ment d’alfection et courage à mon service. ‘ ' Ceux qui ne mlont encores recogneu, voyans le pretexte osté qui les a empechez jusqu`:} present, ne desirent non plus que de se re- concilier avec moy : qui est cause que je leur ay accordé une trefve ` de trois mois pour leur donner d’autant»plus dloccasion, en leur fai- sant gouster la`. douceur de la liberté au lieu -de la violence de la guerre, de se resoudre à_se ranger soubs mon obeissnce, commeje m’asseure _qu’ils le feroient bien tost s’ils n’estoient retenus d’autre chose que de leur volonté. Mais le roy d’Espagne qui est `comme frustré de fesperance et opinion qu’il avoit prinse, iqu’ils deussent, en fassemblée par eulx faicte il y a quelques mois dans Paris, eslire l'infante_sa lille pour royne de France,. avec farcbiduc Ernest, qu’il luy designoit sur ce fondement pour mary,*à quoy la dicte assemblée n'a voulu aucunement entendre, s’y enestant trouvé qui n’ont encores du tout despouillé llalfction françoise ny la reverence des loix dece Royaume) veult traicter par la force ce qu’il n’a_ peu obtenir de bon gré, faisant, à cest effet, venir grand nombre d’hommes de guerre