Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome4.djvu/258

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2liO ~ LETTRES MISSIVES despesche du dix-huictiesme de ce mois, et avons desplaisir que la precedente ayt esté perdue, et le s' de Place, vostre depputé, prins par les ennemys. ll seroit à propos, sans plus faire courir ceste fortune à vos concitoyens, pendant que le peril des chemins continuera, de vous servir de la poste ordinaire, et pour les choses de consequence L que vous nous voudrés faire entendre, vous ayder du chillre du s’ de Bellievre. Nous esperons que vous aurés bien tost ceste communication plus facile, et que vous nous le pourrés expliquer vous-mesmes, et en- tendre nos volontez de nostre propre bouche, n’ayant pas moins de regret que vous, que nostre acheminement ayt esté si longuement dillieré. Mais le plat pays de delà ayant desjà tant souliert, et nostre ville de Lyon encore plus, d’y aller seulement joindre nostre necessite à _ la leur, nous avons estimé que, au lieu du soulagement que l’on attend de nostre presence, elle ne leur seroit qu’à plus grande oppression, si nous partions sans quelque provision pour tenir nostre armée, que nous y menons, en regle et discipline ; dont il n’y a autre moyen que de la faire payer : qui est Tunique alliaire qui nous a retenu icy pour y pourveoir ; en quoy les dillicultez se sont trouvées si grandes (pour estre toutes les ressources dont le secours de moyens souloit venir, du i tout espuisées et taryes) que, pour quelque soing et peine qui y dust estreemployée, il ne sly est peu rien advenir plus tost que mainte- nant, que nous estimons y avoir esté auculnement pourveu, ne nous restant plus rien qui nous retienne de partir, que un peu de temps qu’il nous faut encore pour laisser et establir en ces provinces de deçà l’orclre necessaire pour pourveoir aux allaires qui y peuvent survenir. Mais quels qu’ils puissent estre, ifapprehendés point qu’ils nous re- tiennent davantage que pour cela ; considerant assez que nostre pre- sence ne peut estre en nul autre lieu tant necessaire qu’elle est par delà, ou nous faisons estat de nous rendre, au plus tard, dans le xx° ou xxv° du prochain, ayant desjà fait acheminer nostre armée de- vant, du costé de la Bourgogne ; et pourveoirons aux affaires de deçà, en sorte que rien ne nous pourra retirer d’avec vous, que nous n'y ayons accomply nostre desseing, qui est de vous laisser en tranquil-