Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome4.djvu/330

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L DE HENRI IV. 311 J e l’ay aussy chargé d’un aultre memoire qui faict mention des ` . alliaires d’Irlande, qui a esté trouvé dans _le mesme pacquet, lequel vous pourra representer et laire voir à la dicte dame. Au reste je neisçay qui la peut avoir faict resouldre de contremander le capitaine Norreis avec ses gens, alors que les Espagnols ont faict entrer en mon Royaume une nouvelle armée, ailin de se rendre maistres de la campagne, en mesme temps en trois divers endroicts d’iceluy, comme ils font estat qu’ils ' seront bien tost, mais non, si Dieu plaist, longuement, ou je perdray la ' vie ; contre laquelle il ne se passe journée que je ne sois adverty de plusieurs endroicts de dedans et dehors, que ils ont conspiré ma mort _ _ 4 par toutes sortes de vilains moyens, semblables, et pires encore que les premiers. Donc je vous prie dire il la dicte dame, le trouvant à pro- pos`, que je ne m’estonne pas tant que je suis marry, de la joye que nos ennemys communs auront de me voir privé. de la continuation de son assistance ; Edmond nfayant faict. entendre qu’elle avoit resolu de re- tirer les dictes Forces,. parce qu’elle ne les avoit envoyées que pour reprendre Cordon et qu'elle estoit contraincte. de se descharger de la despense d’icelles pour mieux pourveoir à d’aultres qui la pressent, 11`estant sans jalousie de quelque nouveau remuement du costé d’Ir— lande, laquelle avec plusieurs aultres considerations Yempescheront de . s’embarquer plus avant en la guerre de deçà contre le roy d'Espagne, contre lequel neantmoins elle alloit faire sortir une armée de mer pour rencontrer la Hotte et luy pis faire si l’occasion _s’en presentoit ; adjous— . tant quelque traict de plaincte et mescontentement de n’avoir esté con- sultée en la resolution de ceste guerre, comme si je ne luy en avois _ jamais faict parler ny poursuivre, dont vous estes tesmoing. , Mon cousin le marescbal d’Aumont a pris Corlay‘ et est allé assieger _ un chasteau nommé Soissonne, qui est une tour fortitiée prés Sainct- Brieux. .l'ay toutesiois moins d’esperance que jamais de traicter avec ' La copie de Londres donne Cornay. dissement de Loudéac. Cette petite ville de . Mais il s’agit évidemment de Corlay, à Bretagne fut prise, à cettciépoque, par le sept lieues de Saînt—Brieuc, aujourd’liui— maréchal d'Aumont, comme le rapportent du département des Côtes du—Nord, arron- de Thou et d’autres historiens.