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Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome4.djvu/413

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LETTRES MISSIVES


tioulier, pom l'obtenir pour tel temps quevous jugerés estre à propos, si vous estiméslen pouvoir plus tost venir à bout et l’advancer, ou ne i cognoissiés et soyés bien asseuré le dict Bliedon se pouvoirconserver i sans cela, et partant qu’elle me soit plus prejudiciable qu’aultrement ; _ car en ces deux cas je me remetsà vous d’en user comme vous juge- rés, par l’advis demes bons serviteurs de par delà, estre plus utile. Il est certain que le duc de Mayenne m’a demande qu’il luy fust ~donné trois mois de temps pour advertirles ennemys de sa delibe- ration, aflin de les convier à me recognoistre et servir comme luy. Vray est quil a aussyt accordé, ce faisant, de slobliger des à present, et sans attendre que le dict temps soit passé, de me recognoistre et ser- vir, quoy que ses amys feissent, et à ceste fin signer des à présent les articles dont nous serions d’accord, et seulement surseoir et diflerer Yexecution d’iceulx contre ses dicts amys, durant le dict temps, pour s’acquitter de ses debvoirs envers eulx ; à. quoy je ne me_ suis rendu _ trop difficile. Mais comme je ne suis pas encore d’accord avec luy, il ‘ n’a pas encore, aussy eu mes passe—ports pour-ce faire ; et s'il-a advance cest oflice envers le dict duc de Mercœur, c'a esté sans iceulx, desorte que toutes choses sont encore indecises avec luy. Il est vray que nous attendons icy ses depputez dedans deux ou trois jours, pour en faire _ une fin en une sorte ou aultre, et qu’il continue à faire demonstration d’avoir tres grand desir d’accorder et d’y proceder rondement. Toutes- fois je ne vous veulx celer le doute auquel _j’en suis entré depuis . quelques jours, à cause des diflicultez auxquelles il s’arreste, et aussy qu’il va prolonger l’envoy de ses dictsdepputez sur des raisons assez i legeres ; comme s’il vouloit se prevaloir du temps et de la recerche de ceste negociation, ainsy qu’il l’a tousjours faict, et font les aultres ; ou bien qu’il veuille m’engager et forcer de trouver bon et consentir par la necessite de la dicte paix (qu’il recognoist que _j’afl’ectionne grans dement), qu’il traicte pour ses amys comme potu luy, allin de mainte- nir le party, et mesnager llauctorité qu’il pense encore avoir en iceluy ;, i ce que je luy ay tousjours declaré ne vouloir soullrir aulcunement, comme je vous declare-n’avoir encore aulcune volonté de faire ; car