Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome4.djvu/436

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‘ (118 LETTRES MISSIVES partement et durant mon voyage ont faict cognoistre les occasions par lesquelles je l’ay entreprins ; le progrès que j’ay faict pendant ice luy et le fruict qui en est reussy ont faict cognoistre à un chascun A combien le dict voyage estoit necessaire ; et crois, Madame, que vous en avés la mesme opinion, considerant combien mes aflaires ont esté advancées en mes provinces ou j'ay faict quelque sejour. "Cest àimon grand regret que, pendant mon dict voyage, il soit advenu aultrement en Picardie : ce qui n’eust esté, si l’ordre que jiavois estably en la dicte province avant mon partement eust esté entierement observé ; ce que j’attribue au hazard de la guerre, estant deliberé de ne rien espargner pour reparer ceste perte ; en quoy jespere que Dieu me continuera ses graces et que, mes amys et alliez m’assistans de quelques forces, je pourray non seulement empescher les desseings des Espa- gnols, ennemys communs de nos couronnes, mais aussy entreprendre sur eux : ce qui me sera, Madame, d’autant plus aisé que Yintelligence sera bonne entre nous, en quoy je ne manqueray jamais d’appor - ter de ma part tout ce que je penseray pouvoir vous servir à vostre contentement et au bien general de vos allaires, vous priant faire le semblable de la vostre, ainsy que vous avés faict par le passé. Maisl il Faut que je vous dise, Madame, avoir recognu, depuis, quelque refroi- dissement à vostre bonne volonté accoustumée envers moy, sans que je scache vous en avoir donné occasion. Le secours duquel vous avés esté requise pour les allaires de mon pays de Picardie par ceulx de mon conseil, que j’avois establys en ceste ville durant mon absence, et pour lequel je vous ay depuis prié pa1 la depescbe que le s' de la Baroderie vous a portée, estoit si necessaire, que, ne l’ayant accordé, j’ay jugé quelque diminution de vos favorables olHces d’amitié accous- tumez en mon endroict ; en quoy je ne puis recognoistre si peu d’alte- ration, que je n’en reçoive un extresme regret et desplaisir, n’y ayant rien en ce monde que je desire davantage que la conservation de vos _ bonnes graces et bienveillance, qui me sont si cheres que je recherche- l Gaillard, dans sa notice sur le ma- (Notices et extraits des manuscrits, t. II, rîuscrit de BITCDUC, 8 cité' CC P8SSZlgC. IO8 ) P _