Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome4.djvu/514

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LETTRES MISSIVES


_ est entre .le dict prince et les Polonois peut favoriserigrandement ce Seigneur, mais le Pape y a envoyé pour les accorder. Il s’efYorcera . faire le semblable envers moy et le roy d’Espagne, afin d’unir toute _ la Chrestienté contre l’empire de ce Seigneur, selon les belles occa— sions qui se presentent d’entamer son empire ; à quoy vous luy ferés entendre que je n’y condescendray, pourveu qu’il face passer en la coste d’Espagne l’armée de mer qu’il doibt faire sortir ceste année, luy re- monstrant que s’il Temployevailleurs, ce sera inutilement pour eux et pour moy, d'autant que nostre principal ennemy, qui est le roy d’Es- pagne, lequel amene et fortifie les aultres, n’en ressent aulcune in- commodité ; et leur dirés sur cela que je n’ay aulcune volonté de les abandonner au besoing auquel ils se trouvent, considerant que si j’a-` vois faict la paix avec le roy d’Espagne, non-seulement toute sa puis- sance tomberoit sur leur empire, laquelle seule j’arreste et occupe, mais aussy qu’il me seroit impossible d’ernpescher qu’un grand nombre de gens de guerre et cappitaines dont mon Royaume regorge, lesquels ont accoustumé de vivre de la guerre, ne accourussent en_l’armée chrestienne, 11`ayant ou employer ailleurs les armes : ce~qu’il esvitera s’il faict passer son armée en la coste d’Espagne, car je ne feray la paix. Mais vous luy ferés entendre qu’il est necessaire que j’en sois bien tost asseuré ; et d’autant que j’y suis fort sollicité du Pape, et que la raison de mes affaires veult que je ne perde ceste occasion de don- ner relasche à mes subjects et à mes peines, si je n’en suis diverty et retenu de llesperance et assistance du progrès de la dicte armée de mer au dommage de nostre ennemy : [ce] que vous leur declarerés et testerés vifvement, afin de les esmouvoir et resouldre à ce desseing ; ad- joustant que le dict roy d’Espagne a envoyé aux Pays-Bas de Flandres un cardinal frere de l’Empereur, exprès pour procurer la dicte paix et y comprendre aussy la royne d’Angleterre et les Estats des dicts Pays-Bas qui luy font la guerre, ayant amené avec luy le fils du feu prince d’Orange, qui estoit son plus grand ennemy, pour l’employer aux dictes negociations, desquelles vous leur donnerés la plus grande jalousie et allarmes que vous pourrés ; car vous scavés que rien ne les