Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome4.djvu/53

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i 'DE I I’ENPrl IV. . i 35 i réisyderemblable façon envers- le baile de Venise, et mesmes vous employerés en tout ce que vousmpourrés sans offenser le Grand Sei g-neur, en faveur des affaires de la seigneurie, faisant cognoistre au dit 's” baile que vous aves le commandement de moy ; et s’il tombe quelques fois eh discours de la dicte guerre, il est besoing que vous A y conduisés de sorte qu’il n’ayt besoing de rien imputer qu’à ceux, qui i par leur ambition tiennent la chrestienté en trouble par la division qui ensuit des forces d’icelle, donnant ouverture et occasion d’y en- ' treprendre plus hardiment, sans monstrer quevous ayés ny charge, ny volonté dyapporter aucune persuasion qui y puisse induire le Grand Seigneur, ny ses ministres ; et aux ollices que vous ferés envers eulx, qui doibvent principallement tendre sf faire tourner ses forces contre celuy qui me travaille injustement, comportés-vous aussy de façon ; et avec une telle discretion, qu’il ne~paroisse rien à la veue et ` aux yeux des autres princes chrestiens ; qui leur puisse donner occa- sion de m’estimer instigateur ny cause de faire entrer en la chrestienté un si grand orage, mesme au dommage de ceux desquels j’en ay receu aulcuns pinces, comme aussy je ne crois pas, quelque semblant qu’ils facent de s’esmouvoir en la faveur de mes affaires, qu’ils soyent poussez . d'aultre chose que de leur commodité et profiict. Touttesfois, il ne leur fault faire congnoistre que _i’aye ceste opinion, mais au contraire i demonstrer toute confiance de leur bonne volonté et amitié ; et taschés de les entretenir par tous les meilleurs moyens que faire se pourra, prenant ce qui estcontenu en la presente pour instruction selon la- _ quelleûvous aurés desormais à vous gouverner en vostre charge, si i ce n'est en ce dont vous pourrés avoir commandement particulier de . moy. Il n’est rien survenu de nouveau en mes affaires depuis mes i precedentes, que je vous puisse escrire, estant encores dans le temps de la trefve que vous ay escript avoir faict pour trois mois, pendant laquelle, comme les Espagnolz se preparent à recommencer leurs ef- forts, en continuation de leurs inicques desseings, je suisaussy aprés i me pourvoir de forces et dé moyens, selon l’estat de mes affaires, pour ` y resister, appuyé principalement de l justice de ma cause,.laquelle ' L 5.