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LETTRES MISSIVES

mil hommes de pied et quinze cens chevaulx ; car c’est assez pour les combattre et les battre, ce que j’espere avec l’aide de Dieu ; et si j’en avois davantage, ils seroient pour avoir faim. Nous sommes retran- chez, la riviere est arrestée, `et cela incommode les assiegez, avec le peu de vivres qu’ils ont. Car par deslettres interceptées d’eulx au comte de Fuentés, ils 'luy mandent que tout ce qu’ils peuvent patienter est jusques au quinziesme ou deux jours par delà; mais avec_toutes les miseres du monde, et si foibles que si on leur donnoit un assault, ils ne seroient pour le supporter. .l’avois escript à 111011 cousin le ma- reschal de Biron de me venir trouver, ce qu’il m’avoit mande qu’il feroit, mais il s’est amusé ce caresme-prenant à Dijon à faire des bals et des mascarades, si bien que je ne sçay s’il sera auprés de 1DOy comme je l’ay desire. ' Je vous prie de m’envoye1 une douzaine de petits arbres de 1nyly—. cotons et aultres de paviesl de Bearn, et les faire mettre dans une boete de i’er—blanc qui soit d’un pied de long, avec de la terre, et me les envoyer par un laquais à Paris. 1Vlandés—moy des nouvelles de mes jardins, en quel estat ils sont ; des nouvelles des voisins. Croyés que je vous aime, et que je le vous tesmoigneray en ce qui se presentera pour vostre contentement. A Dieu, Mons' de la Force, lequel je prie vous avoir en sa garde. Ce vj° mars, 'à`S‘-Cenis, prés la Fere. ` HENRY. 1596. —— 6`Mms. —1Il“‘°. I Imprimé. - Les Corscsfrançois, par l'HERMITE SOUL|ERS Paris, 1667, i11 8°, p. 1 78. i . A MONS“ DE LIBEBTAT '. .. Cher et bien allié, Vous aves fait un acte si generaux pour la liberté de vostretpatrie et de vo_s concitoyens, que, quand nous n’y aurions ` Les pavies et les milicotons sont des espèces de pêchers. ' Pierre Libertat, Corse etabli ay Mar- à ce que ses ancêtres avaient autrefois seille, devait son 11011], suivant de Tliou, rendu la liberté à la ville de Calvi, dont