Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome4.djvu/608

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

590 I LE_TTRES MISSIVES _ je ne pouvois croire qu’ils le peussent faire, ayant neantmoins justilié à ceulx que _j’ay envoyé dans la ville, auparavant que d’arrester la dicte capitulation, je né leur ay pas voulu renvoyer de ce que je leur avois promis de ceste condition ; de sorte qu’ils ont eu à leur sortie les avantages ordinaires que l’on peut donner à ceux qui veulent sortir honnestement d’une place. Nous presumions que ce sont lessoldats qui se sont ennuyez de la diette qu’on leur faisoit faire si longue, ou qu’ils devoient avoir faulte de pouldre ; mais quelle qu’en ayt peu estre la cause, l'eH’ect en est tres bon : car il est certain que ceste place estoit au milieu de la Picardie, limitrophe de l'Isle de France et de Cham- pagne et encores de Normandie, qu’elle les tenoit toutes subjectes, et A les chemins sans aulcune seureté ; où, par sa reduction, le dedans du Royaume demeure maintenant net et tranquille, toute la guerre estant en la Bretagne et aux extremitez du costé de la Picardie, où les en- _ nemys ont assiegé la ville d’Ardres, qui est proche de celle de Calais. o Il y a un bon nombre de gens de guerre dedans et de fort bons chefs, et la place qui est assez bonne ; et me font esperer qu’ils me donne- ront loisir d’y arriver à temps pour les secourir, m'y acheminant en diligence avec toute mon armee ; esperant bien, si je rencontre encore mes ennemys à ce siege, que ce voyage succedera encore mieux que le _ premier, et que je vous en donneray bien tost de bonnes nouvelles. Vous ferés part de celles-cy où vous verrés qu’il sera à propos : priant ` Dieu, Mons' de Breves, quil vous ayt en sa saincte et digne garde. Escript au camp devant la Fere, le xx1]° jour de may 1596., . I il HENRY. ' « [1596.]-27 MAI. ‘ — V Cop. — B. N. Suppl. fr. Ms. 1009-4. A -i,,..;p_' [A GABHIELLE UESTRÉES.] V — Mon cueur, J’ay receu ce matin, à mon revei—l, de vos nouvelles. Cela ` me rendra ceste journée plus heureuse ; je n’en ay eu nulles du comte de S‘-Paul depuis vous avoir laissé. J e ne manqueray poinct de me ra—