Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome4.djvu/633

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_ ‘ DE HENRI IV. 6I5 traicté faict avec la royne d’Angleterre, ma bonne sœur et cousine. U Vray est qulils eussent bien desiré que les conditions d’iceluy-eussent esté plus vives et avantageuses de part et d’aultre qu’elles n'ont esté escriptes, affin d’incommoder davantage et dés a present nostre en- _ nemy, lequel se va fortifiant tous les jours, au lieu que nous nous J affoiblissons, principalement de mon costé, a cause de la pauvreté de mon peuple et de la necessite et disette publique de mon Royaume. Toutesfois, je n’ay laissé d’en ordonner la ratification, et ay deliberé d’en faire jurer lobservation le plus tost qu’il me sera possible. Pour ce faire, j’ay arresté d’envoyer dans peu de jours par dela mon cousin le duc de.Bouillon, chargé de la dicteratihcation et de -pouvoir suffi- sant pourprester le dict serment en la forme accoustumée. J’ay faict l’election de sa personne, pour la confiance que _i’ay en luy, et aussy. que ` je sçais qu’il sera tres agreable à la Royne. Je parts presentement pour aller à Amiens, d’où je le despescheray. Je Yaccompagneray du st de Reaux, lequel il laissera auprés de la Royne pour luy servir d’ambas— sadeunvayant exprésadvancé ceste legation, afin de vous descharger tant plus tost du faix de mes affaires, recognoissant par vos lettres que c’est chose que-vous affectionnés ; et m’asseure que mon service ne laissera pour cela d’estre appuyé de vous. Advertissés la dicte dame de ma susdicte declaration, affin qu’elle tienne prest à parti1 celny auquel elle vouldra donner la charge de venir jurer icy le traicté, et que ce debvoir saccomplisse de part et d’aultre en mesme temps, affin que nous mettions, aprés, la main aux affaires à bon escient, comme il est necessaire’po.ur renverser les desseings de nostre ennemy, lequel me — sentant en ceste frontiere resolu d’afl’ron\.er s’il entreprenoit quelque chose, s’en est esloigné ; mais il semble que ce soitpour attaquer mon pays de Champagne, de sorte que je suis contrainct separer mon armée et d’en estendre et loger tme partie de ce costé—là, pour mieux secou- rir les villes du dict pays, s'il s’y adresse. . - D'ailleurs _j’ay advis que nostre dict ennemy faict lever de tres grandes _ forces en Italie, Allemagne et Espagne, avec lesquelles il menace mes provinces de Languedoc, Provence et Guienne, mesmement les villes