Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome4.djvu/635

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A DE HENRI IV. 617 la guerre avec le roy-d’Espagne,' avec les incommoditez que chascun sçait. En verité je n’eusse jamais creu que ceste desliberation fust en- trée en l’esprit de personnes qui ont si avant et si souvent esprouvé ma foy et ma bonne volonté, comme ont faict et font encore tous les jours ceux qui’en sont cause : non que j’ignore celles qu’ils ont de se douloir d'aulcuns parlemens de mon Royaume, lesquels, transportez de trop de passion et d’animosité, ont reliusé_jusqu`à present de [veri- fier] le dict edict, quoique je leur ay commandé ; mais ils sçavent V que j’en suisplus oflensé et malcontent qu’eux-mesmes, comme en verité j’en ay grandeoccasion ; et vous asseure que si je n’eusse esté si occupé sur ceste frontiere que j’ay esté depuis qu’il a pleu a Dieu A restaurer mes allaires, je feusse al.lé`moy—mesmes sur les lieux pour' i i` me faire obeîr, plustostque de laisser ceux de la dicte Religion languir i en Tincertitude du dict edict, a quoy tost ou tard je donneray tel ordre qu’ils auront toute occasion de s’en louer : dont je suis asseuré qu’ils, ` ne doubtent poinct. Quoy estant, sont-ils excusables du tort qu’ils font à leur reputation et à mes aflaires de prendre tel conseil? J e vous en fais juge. Je vous declare que le seul bruict de ceste desliberation se- roit suflisant pour remettre mon Royaume en plus grande confusion ` que devant, si mes `aultres subjects ne me portoient plus d’aH’ectionlet ` obeïssance que ne l’ont"les aulteurs d’iceluy ; car je n’en accuse point le general des dicts de la Religion ; _j’ay trop esprouvé leur affection, i loyauté et prudence pour en doubter. Ce sont quelques particuliers qui ont plus d’envie de mettre les doigts dedans mes receptes, et pro- liter de la discorde publique, que de bien faire à leur religion ni à ceulx qui en l’ont_prol’ession. Toutesfois _j’ay deliberé de leur oster le pre- texte duquel ils se couvrent, et pour ce faire, necesserque le dict edictine soit publié et observé partout comme il doibt estre. .l’en— verray bien tost des commissaires sur les lieux exprès pour cela, dont i je vous ay bien voulu advertir, alin que si vous en oyés parler, vous sçachiés quelle est mon intention, et temperiés par vostre prudence _ et creance les aigreurs qui transportent ceulx qui excitent ceste ru- meur, aussy mal a propos, je vous asseure', que chose qui soit adve— ` LETTRES DE HENRI IV. — IV.