Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome4.djvu/708

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C » DE HENRI IV. 687 ” i rapporté, mais ille confirme encoredavantage par ses actions. Je luy ay dict ou faictdire les ouvertures et recherches de la paix avec le _ roy d’Espagne, qui sont venues à ma cognoissance, avec la response que _i’y ay faicte, et tout ce qui s’est passé et intervenu en mes affaires,, _ ` _ que.j’ay jugé digne de luy depuis 'qu’il est par deçà, aflin d’en ad- " . vertir la Royne, et luy"monstrer toute fiance ; mais au lieuden faire son profict pour estreindre nostre amitié, comme il debvoit faire et esperois. qulil feroit, il a pris plaisir à donner des jalousies et om- hrages de ceste negociation et poursuicte, tant en Angleterre et en _ i Hollande, que mesme à ceulx de la Religion en mon Royaulme ; de ' y sorte que _i’ay grande occasion de m’en plaindre,- comme j’en fais à vous par la presente, mon —Cousin, à qui je scais que tellesprocedures sont tres desagreahles, parce qu’elles ne peuvent estre que tres pre- p judiciables au service de vostre souveraine et contraires à son inten— l , tion comme à moy. Le pis que je trouve est que je recongnois bien i `qu’il n’est pas homme à changer d’advis et de but, de façon que, quoy ~ que je face cy—aprés, il le tourneroit tout à mon dommaige, puisqu’il. s’est persuadé que le service de la Royne despend de la reconciliation — avec mon ennemy, et qu’il n’a aucune creance ny fiance en moy. Cela estant, comment puis—je plus traicter avec luy en liberté de h conscience, mon Cousin? En verité, je nele pourrois pas faire à Pad- i venir. Pour ceste cause, je desirerois qu’il pleust à la Ptoyne de m’en ' envoyer un aultre qui n’eust aultre volonté que les siennes, et ne des- I pendist que d’elle, et ne fust pireoccupé dlopinions prejudiciahles et contraires à nostre amitié, comme est le dict Mildmay, qui fait pro-- ' fession de recevoir et interpreter ce que jeluy dis, en aultre sens, ' non—seulement que je ne l’entends, mais aussy que ne le signifient mes paroles, comme je vous ay desjà dict ; et_vous sçavés si l’estat des de la Pioyne et de mon Royaulme ont besoing d’un tel instrument. Je vous prie le considerer et y- apporter le remede que vous jugés estre propre ; carje n'aypas clelihere 1 de plus parler ouver- C'est à—dire : Je n’ai pas hésité. ‘ C