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LETTRES MISSIVES


1597. - 18 Mans. ` Orig. — B. N. Fonds Béthune, Ms. 9OM, fol. A3. _ Cop. — B. N. Suppl. fr. Ms. 1009-2. [AU CONNÈTABLE.] y Mon Cousin, J’ay veu aujotudhuy mon cousin le mareschal de Bi- _ ron, duquel _j’ay apprins plusieurs particularitez que j’ay donné charge à Mainville vous faire entendre, ensemble la resolution que nous avons i prise de ce que nous avons à faire entre cy et huict jours ; que je luy ay voulu confier, aflin de le vous representer de bouche, sans le mettre- par escript, parce que il fault que cela soit tenu secret, luy ayant de-` fendu de le dire à aultre qu’à vous. Mais vous en ferés part à ceux que vous jugerés en estre dignes, ` dont je me remets à vous. ll est certain que sans la prise que nos ennemys ont faicte d’Amiens, leurs affaires estoient en tres mauvais estat ; car ils n’avoient hommes, ny argent, ny courage de rien faire, et disoit-on que le .cardinal vouloit abandonner le pays, leurs Hespaignols et Wallons estans quasy tous mutinez comme ils sont encores, de sorte qu’ils ne peuvent mettre aux champs aucunes aultres forces que celles qui sont dans la dicte ville d’Amiens : ce qui m’augmente le regret que j’ay de ma perte, la- quelle j’espererois encores de recouvrer si _j’estois bienassisté ; car ils . sont en grande confusion en la dicte ville, et ont si grand besoing- d’hommes, qu’ils arment tous les jours leurs goujats et paysans, pour leur aider à- faire la garde, y estant entré fort peu de gens depuis qu’ils sont maistres de la ville. La nuict passée mon dict cousin le mareschal de Biron desfeit encores cent hommes de pied et cinquante ‘ à cheval qui y alloient ; mais à cause de l’obscurité de la nuict plu- sieurs eschapperent, lesquels reprinrent le chemin de Dourlens : J’ay besoing, sur toutes choses, des commissaires ou munitionnaires de vivres pour nourrir mes soldats ; des gens de Balthazart ; de trois mil escuz pour parfournir le mois du paiement de la cavallerie legere ; et d'estre asseuré que le troisiesme mois de l’armée et des garnisons