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LETTRES MISSIVES


advis sur chacun point d'icelle, pour en resouldre la response ; d’autant qu’ils sont mieux instruicts de tout ce qui s’est negotié avec les dep- putez de mes subjects de la Religion pretendue reformée, que je ne suis avec ceux qui sont icy prés de moy ; joinct que _i’ay l’esprit si oc- cupé de la guerre et d'ennuy, voyant devant moy ma perte, que je n’ay entendement pour penser ny `vaquer à aultre chose. Je vous ren-, voyeray donc a la cognoissance de ceux de mon dict conseil, et suf- fira. vous dire que si mes bons subjects et serviteurs ne sunissent pour me venir ass-i s11e :r et servir en ceste occasion,. je prevoy. que je suc- comberay soubs le. faict d’icelle.. Car je ne me porte pas bien de ma personne, et suis assailly de tant de necessitez et de faix que je ne sçay quasy plus ét quel sainct me vouer, pour sortir de—ce malheureux passage ; et si ceux deladicte Religion continuent à demander chose que ne leur puisse accorder sans divisermes subjectsplus que de- vant, ils augmenteront tellement ma peine et ma douleur,; que je 1n’as seure que la lin. ils y auront regret. Car ils irfaocableront d’ennuy, et m’os‘teront tout moyen de remedier au mal qui nous consomme. J 'en ay voulu esc.rire mon advis à mon cousin le s' de la Trimouille, et aux s" du Plessis, de la Nouë et Parabere, parles lettres que je vous envoye pour leur faire tenir, `qui sont en creance sur vous, que vous Pestendrés selon que vous jugerés estre at propos, Je me remets aussy pour ce qui concerne la..negociati.on du duc de Mercure, tant pourla paix que pour la trefve et vostre retour par deçà.; sur ce que ceux de mon dict conseil vous en manderont, pour vous dire que j'ay failly l’en— treprise- que j’avois dressée sur la ville d’Arras, pensant prendre re- vanche de ma perte. J’avois ja abbattu les ponts-levis de deux portes de la ville par ou e les avois assaillys en mesme temps, et faict ouverture d'icelles avec les petars, faulte de meilleurs instrumens ; mais les der- niers pour faulser la herse nous manquerent, de sorte que, aprés avoir opiniastré nostre eliort une bonne heure et demye dedans les harque— i busades, nous lusmes contraincts de revenir. Le cappitaine Baradas y a esté blesse ;.mais ‘_i’espere qu’il n’»en aura que le mal. Je vouldrois pouvoir mieux faire, mais j'aime mieux tenter telles entreprises que