A DE HENRI IV. 61 entrer en quelque ombrage de vostre venue, et du logis que vous y voulés prendre ; et possible quelques uns y peuvent avoir aydé par faulses suggestions, pour troubler davantaige mon service, par l’alte— ration que cela pouvoit apporter entre vous et le dict s' Alfonse. Et h combien que ceste oflense vous soit desplaisante avec raison, qui m'a aussy fort despleu pour lamour de vous, toutesfois je vous prye, ` mon Cousin, la donner à mon dict service et à l'aH’ection que un ser« `viteur domesticque doibt à son maistre, et que vous la desirés des vostres ; considerantque vous n’en scauriés faire ressentiment qui n’attirast avec soy un grand prejudice au bien demes allaires, ny en prendre vengeance plus honorable que de vaincre- vostre courroux pour le respect de mon dict service, que je ne tiendray pas entre les moindres eH’ects que vous rendés continuellement au bien d’i_celluy ; ce que je desire —et vous prie àussy que vous estendiés encores jusques A là, si l'on a donné quelque opinion au dict s' Alfonso que le veuillés deposseder du dict chasteau, de la luy vouloiroster, en luy faisant congnoistre que plus tost vous ayderes à le luy conserver, aliin que, mettant son esprit en repos pour ceregard, il ayt autant plus d’oc— casion de se maintenir en bonne intelligence avec vous, comme je veulx croire qu’il s’en rendra soigneux observateur, quand il con— gnoistra que, de vostre part, vous la desirés. Et nfasseurant qu'en cela vous me donnerés le contentement que vous pourrés assez juger que je recepvray de veoir accommoder ce faict, avec la consi- deration que le bien de mon dict service requiert, je vous diray, _ pour conclusion de la presente, qu’il sera l'un des plus agreables tes- moignages que vous me pourrés donner de l’aH’ection que vous y portés en toutes autres choses : priant Dieu, mon Cousin, qu’il vous U ayt en sa saincte et digne garde. Escript à Dieppe, le xxvnf jour de novembre 1593. HENRY.,
