Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome4.djvu/90

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
72
LETTRES MISSIVES
Q

pect que je luy porte, que d'avoir remis à recevoir la communion par son authorité, et par consequent diferé mon sacre, et deliberation que favois ` resolu faire de l'ordre du S'-Esprit, à ce premier jour de l’an, combien que ce retardement de mon dict sacre me puisse prejudicier en quelque chose. Mais _j’ay postposé ceste consideration ; et ce qui m’en a occasionné a esté l’honneur que je desire rendre à Sa Saincteté. La Boderie mafaict entendre _ ce que vous luy avés donné charge de me dire touchant vostre particulier, . specialement que vos afaires ne permettent de demeurer en la charge de e mon ambassadeur, ny aussy d’arrester davantage, par dela, à en attendre l la resolution, si elles tirent en longueur. Je verray par vos premieres lettres quel cours les ajaires prendront, selon lequel je ne’vous laisseray long temps incertain de mon intention, au cas que l’on veuille user de tempori- sation. Mais l’estat de ce Royaume, ny aussy bien de la chrestienté, n’ont pas besoing qu'on y prenne ceste voye ; et si les choses s'accommodent comme on me l’afait esperer, je m'attends que vous me ferés le service que je desire de vous, de prendre la charge, au moins pour quelque temps ; en laquelle, si ce n'est, aprés, vostre intention et commodité dy demourer, fadviseray de vous donner le’moyen’d’en sortir lelplus tost qu’il sera possible. Nous sommes sur la fn. de la trefve, laquelle le duc du Mayne m’afaict rechercher de continuer jusques ai la fn deimars ; mais recongnoissant que ce n'est que pour gaigner temps, attendant que les grandes forces que` les Espa- I gnols leur promettent soient prestes, j'ayfaict response que je ne l’ay accordée par cy-devantque en intention et sur l'esperance que tu trgve ine donnoit de venir à une paiœ, et que sans en veoir plus de disposition et d’asseurance de sa ` part, je ne pouvois accorder aultre continuation de la trefve, m’estant en toutes . autres choses prqudiciable. Ils se veullent servir de l’attente de bla resolution de Sa Saincteté, tenans par ce moyen ensuspens lafection que tout le peuple monstre avoir à la paix, qui sera cause qu'ils feront tirer Fajaire en lon-' gueur, tant qu'ils pourront. Mais je ne me puis persuader que tous les arti- fces qu’ils y sçauront apporter ayent tant de force sur la lumiere du bon jugement de Sa Saincteté, qu’elle s’en laisse plus abuser. Au demeurant je ne l double que vous n’ayés eu aussy tost que moy la nouvelle de quelque revolte advenue en Provence contre le duc d’Espernon, pendant qu'il estoit en Lan-