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LETTRES MISSIVES

le dict duc de Mercure, allin que je n’ensois plus en peine à l’adveni1 . Par delà, ils se font craindre, et obeîr par la rigueur de leur justice ; . je prends plaisir de ranger un chascun à son debvoir par les ellects de ma bonté et clemence : de quoy je me suis si bien trouvé jusques à present, que je ne me puis lasser d’en user. Partant, jeme delibere de recevoir en ma bonne grace le dict duc, et, en oubliant le passé, donner en mariage sa lille unique à Cesar, mon petit fils naturel, à la charge qu’il luy quictera dés à present le gouvernement du pays de Bretagne, duquel le feu Roy l’avoit pourveu. Ayant nettoyé le dict pays, je m’en retourneray en diligence aux frontieres de Picardie et Champagne, pour le bien deimon service ; et serés continuellement advisé de ce qui succedera, comme j'auray à plaisir de l’estre aussy au vray et par le menu, des preparatils qu’ils font d’armer et entre- i prendre ceste année par terre et par mer. Je prie Dieu, Mons' de Breves, qu’il vous ayt en sa saincte et digne garde. ` ` HENRY. 1598. -- 22 mas. — II". Orig. — B. N. Fonds Eqthune, Ms. 9057, fol. 87 recto. ' [AU CONNETABLE.] Mon Cousin, J’ay receu plaincte de mon cousin le duc de Venta- dour de ce qu’au mois de decembre dernier, et pendant la trefve ac— cordée avec ceulx de Berre, un sien domestique, nommé le s' de S‘- Laguier, qu’il avoit envoyé en Provence pour y negocier ses aflaires, auroit esté laict prisonnier par ceulx de la garnison du dict Berre, qui le detiennent encore et luy demandent une grosse rançon ; ce qu’ayant esté represente au duc de Savoye de la part de ma cousine la du- chesse de Ventadour, vostre fille, il auroit jugé le dict s' de S‘-La- guier mal prins. Mais en même temps qu’il faisoit faire la depes— che pour son eslargissement, ayant esté adverty que le s' de Perault avoit arresté prisonnier un sien gentilhomme domestique, nommé d’Oliines, contre la foy d’un sien passe-port et de deux lettres particu-