1598. — 5 AVML. `
Orig. — - B. N. Fonds Béthune, Ms. 9068, fol. 21. '
Cop. — Suppl. fr. Ms. 1009-2. _
U [AU CONNÉTABLE.]
Mon Cousin, Aprés que mon edict faict en faveur de mon cousin le
duc de Mercœur a esté verifié en mes cours de Parlemens, _i’ay en-
voyé mon cousin le duc de Retz en ma ville de Nantes pour recevoir
ma dicte ville et chasteau des _gens de guerre que mon dict cousin le
duc de Mercœur y avoit laissez, ety establir la garnison que j’ay ordon-
née ; ce qu’il a faict comme vous pouvés voir par la lettre que mon
dict cousin m’a escripte. Je partiray aprés-demain, et seray vendredy
ou sabmedy en ma dicte ville de Nantes, où je sejourneray cinq ou
six jours seulement pour donner ordre aux affaires du general de la
province et à ce qui est necessaire pour le siege de Blavet, où jiay
faict acheminer mon cousin le mareschal de Brissac avec les forces
de Bretagne et quelques regimens de mon armée, ayant ordonné aux
aultres de retourner en Picardie, où `fespere me rendre en peude
temps, ne faisant estat de demeurer en mon dict pays de Bretagne
qu’autant de temps qu’il me fauldra pour aller en ma ville de Rennes
et ordonner ce qu’il fault pour le dict siege de Blavet, pour le desir
que _i’ay d’estre promptement sur la frontiere de Picardie, pour faire
.la guerre à mes ennemys, ou par ma presence rendre les conditions
du traicté de la paix plus advantageuses. Ce pendant je vous prie con- J
tinuer de pourveoir à la seureté de la frontiere et me donner souvent
advis des occurences de delà. Je vous escriray dans peu de jours plus
particulierement, tant pour les forces que je renvoye en Picardie —
que pour ce qui aura esté traicté avec les ambassadeurs d’Angleterre
et des Estats, qui sont prés de moy : et ce pendant, je prieray Bien
qu’il vous ayt, mon Cousin, en sa saincte garde. Escript à Angers, le
v° jour d'apvril 1598. `
norm.