voulu faire ce mot de ma main pour vous prier et commander, comme
chose que _j’afi’ectionne, pour ce qu’elle importe a mon service, de
f3lI`€ UI] discours à VI`8.y de C6 VOUS 8UI`éS I'CCOgI'l€U, l€(Il1€l VOUS
ferés imprimer, ailin que par ce moyen la vérité de ce l’aict—là soit
recognéue d’un chascun, mesmement par les gens . de bien, et _l’im—
posture, si aulcune y en a, averée IQ Vous ierés en_ cela chose qui me
‘ Tous les historiens du temps, par les i dit qu'elle 11`estoit point démoniaque .......
détails circonstanciés qu’ils nous ont lais- ¤ Le jeudy, premier jour d’avril, une
ses sur Marthe Brossier, prouvent combien foule de gens s'est rendue à S"—Genevieve,
la curiosité publique avait été excitée par sur lebruit quion devoit examiner si Mar-`
cette prétendue démoniaque. Le Roi, pour the Brossier estoit possedée ou non. Les
s'en éclaircir, ou plutôt_ pour éclairer le docteurs en théologie et' en medecine es—
public sur ce point, ne pouvait mieux s’a— tant arrivez, le pere Séraphin, capucin, a
dresser qu’au médecin Maréscot, celui qui commencé lexorcisme ; et prononçant ces
avait le plus nettement démasqué la four- paroles : Et homo facms est, Marthe a tiré
herie de cette lille. Il nous suiiira de citer sa langue, a fait des contorsions extraor-
ce que le continuateur de Lestoile rapporte < dinaires, et s'est traisnéé d'uné maniere l
des séances de Texorcisme dans lesquelles surprenante depuis l’autel _jusqu'à la porte
ligura le médecin Marescot : dela chapelle, avec une célérité si surpre-
« Le mardy 3o° de mars, nostre evesque, nante qu'el.le a ;estonné les assistans. Alors
sollicité par dilierentes personnes, d`éxami- le pere Séraphin a dit tout haut : « Siil y a
nerla nommée MartheBrossier, arrivée de- « quelqu'un qui en doubte, qu'il essaye,
puis quelque tempsldans Paris, laquelle on «'au péril de sa vie, d’arrester ce demon.
dit estre possédée de trois demons, a Faict Sur le champ Mareschot se leva, et mét-
assembler dans Yabbaye de S‘°-Genevieve tant la main sur la teste de Marthe, la
plusieurs docteursytant en théologie qu’en presse, et retient tous les mouvémens de
medecine ; où se sont trouvez les s" Marius son corps. Marthe, n'ayant pas la force de
et autres docteurs en théologie, les sieurs semouvoir, a dit que l’esprits’estoit retiré :
Michel Mareschot, Nicolas Ellain, Jean Alà i ce que _le pere Séraphin a confirmé. A
tain, Jean_ Biolane, Louis Durét, docteurs quoy Mareschot a ajouté : « J’ay donc chassé
dela faculté de medecine de Paris ; en pre- « le demon I » Mareschot ayant fait sem-
' sence desquels la_dicté Marthe a faict des blantde se retirer, Marthe retombe dans
sauts, des contorsions, des convulsions, ses convulsions extraordinaires. Il rentre,
des tons de voix extraordinaires. Mais ayant T la prend et la contraint sans beaucoup de
esté interrogée par le sieur Marius en grec peine d’arréster tous ses `mouvemens. Le
et par le sieur Mareschot en latin, elle a pere Séraphin luy comnàande de se lever ;
respondu ne pouvoir respondré, n’estant mais Mareschot, qui la tenoit contre terre,
pas en lieu propre pour cela. A céste rés- luy respondoit, en raillant, que ce" demon ‘
ponse, Mareschot et plusieurs autres ont n’avoit point de pieds pour se tenir droit. »
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