Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome5.djvu/204

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i DE HENRI `IV. 183 — ° [1599.]- 6 Novmmiua. _ Orig. autographe. 4- Arch. de la maison Pamfili, à Rome. Copie transmise par M. le chevalieri Visconti, conservateur dc la bibliothèque du Vatican. i A NOSTBWE TRES SAINCT PERE LE PÀPE. I . Tres Sainct Pere, Vostre Saincteté m’a obligé à magnilier son sainct ` nom en plusieurs et diverses sortes : premierement elle a voulu, par sa tres grande bonté, me recevoir au giron de l’Eglise tres saincte., en laquelle meritoirement elle preside, avec plus d'esperance, voire de confiance, de la sincerité de ma foy, que mes acti_ons ne luy en avoient encores donné de subjeot. Despuis, il a pleuà Vostre Saino- teté, meue du soin paternel qu’Elle a tousjours eue du bien universel de la Chrestienté, de nous procurer et donner une paix- generale, de laquelle je recognois avoir en particulier tiré plus d’advantage que 11ul des aultres ; et franchement Vostre Saincteté a voulu encores, pour me combler d’obligations, _me faire esprouver sa justice, admirée de tous, avec tant de tesmoignages de la continuation de sa bienveillance envers ma personne et mon Royaume, que comme _i’ay faulte de pa- roles sullisantes pour remercier dignement Vostre Saincteté de ceste derniere grace, jay estimé, pour mieux excuser mon insullisance, luy u representer la souvenance et le ressentiment que j’ay de la grandeur des precedentes`, desquelles Vostre Saincteté m’ayant ainsy favorisé cx- itraordinairement et par dessus mon merite, pour toute action de grace de ceste derniere gratification, je la supplieray, comme je liais tant as‘aauea5am`€atrqu*11_ m’est possible, de disposer et user de moy et de mon Estat en toutes choses qui se presentent pour le contentement de Vostre Saincteté, comme d’un acquest qu’elle _a laict asi haut prix, qu’iline luy peut jamais delaillir. Tres Sainct Pere, Vostre- Saincteté a, par les deux premiers bienfaicts, mis maconscience et mon Royaume en grand repos ; mais par le dernier, elle 1n’a ouvert le chemin de ` faire jouir de ce bonheur non seulement ceulx. qui vivent, mais aussy le_s aultres qui naistront et vivront aprés nous ;i de sorte que comme