_j’ay contrainct ceux qui gardoient la forteresse de Montmeillan, qui est
la principale et plus importante de tout ce pays de Savoye, de capi-_
tuler avec moy et 1ne la livrer et mettre en mes mains le xvi° du mois ‘
de novembre prochain, si 'elle n’est, secourue, dedans ce temps-là,
` d’une armée qui me contreigne à lever'le siege. Cela m'a retenu, es-
timant que le dict duc,~ avec ceux qui l’assistent,. vouldront faire un
effort pour la secourir, ce qui m’a fait faire moindre dilliculté d’ac-
corder à ceux qui la gardent, pour fesperance et le desir que jiay
aussy d’attirer le dict duc, avec ses adherants, au combat. Sans cela
je me fusse trouvé à Marseille ala descente et arrivée de la Royne
ma femme ; mais _j’ay voulu asseurer cette conqueste, devant que de
m’esloigner. Le Pape a depesché vers moy le cardinal Àldobrandi n, son
nepveu, pour m’exhorter à la paix, à laquelle il me trouveraprest
d’entendre, pourveu que mes ennemys se mettent à la raison, et
que _i’aye mon-compte effectuellement, comme celuy qui ne veut pas
estre trompé, et qui aussy a pour regleetîfin de ses actions l’equité..
A Vous serés adverty de ce qui en succ, edera.
On m’a escript d’Hongrie qu’encore que l’armée de ce Seigneur ayt
mis le siege en la ville de Canise, en la haute Hongrie, elle le pour-
suict toutesfois si froidement, que- cela manifeste grandement, et sa
forteresse, leibesoing qu’il a de la paix, le traicté de laquelle a com-
mencé aussy de se renouveller. Les Polonois assistent Sigismond Bat-
tory et Hieremie de Moldavie contre le vaivode de V alacquie, lequel
a si mal assisté la noblesse de Transilvanie, qu’elle s’est‘revoltée contre
luy, ayant appellé à son secours George Baste, commandant pour _
l'Empereur à Varadin, qui s’y est acheminé ; ce qui fait croire que
le dict Valacque sera maintenant forcé de, se jetter entre. les bras du
dict Seigneur. S'il continue à vivre et gouverner son empire comme .
il a commencé, tous s’accorderont enfin en son dommage. Je vous
ay escript que le dict Empereur a attiré à son service le duc de Mer-
. cure, lequel s’y estant acheminé, commande depuis à son armée. Il est
de ceux qui ayant faict contre moy durant les troubles de mon
Royaume, a recherche cette occasionpour s’en eloigner : de qu’oy
Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome5.djvu/358
Apparence
Cette page n’a pas encore été corrigée
333
DE HENRI IV.